«Il en est des arrêts de justice comme des personnages de théatre ou de romans: dès leur éclosion, ils rompent tous liens avec l'auteur de leurs jours … Ils ont une vie propre, une logique propre, un dynamisme propre. Nos arrêts suivent une courbe parallèle: dès leur prononcé, ils nous échappent, ils ne nous appartiennent plus, et quelques fois même, nous avons peine à les retrouver.»

La fortune considérable que venait de connaître l'arrêt Rivière de la Cour de cassation française, du 17 avril 1953, qui, pour la première fois, admettait qu'une matière de statut personnel — le divorce d'époux de nationalités différentes — puisse être soumise à la loi du domicile, l'extension que la doctrine se proposait déjà de lui donner, justifiaient ces remarques pittoresques de l'Avocat général près de la Cour suprême, M. André Gavalda, lors de sa communication du 26 février 1954 au Comité français de droit international privé. La suite de l'évolution montra, cependant, qu'au lieu de se laisser dépasser par son arrêt, la Cour de cassation allait construire de la manière la plus rigoureuse, la plus logique, la plus dynamique, un système si complet que la doctrine, habituée à plus de libertés dans une discipline où les textes font défaut, semble être réduite désormais à l'exégèse.

Toen de wetgever in 1956 de adoptie in Nederland invoerde, nam hij in de wettelijke regeling geen collisieregels op. Wanneer de Nederlandse rechter in een internationaal geval een verzoek tot adoptie moet beoordelen, is er geen specifieke wetsbepaling, die hem aanwijst welk recht toegepast moet worden. Daar adoptie verandering brengt in de Staat der betrokken personen, brengt art. 6 Wet Algemene Bepalingen mee dat het nationale recht der betrok-kenen toepasselijk is. Heeft het kind een andere nationaliteit dan de adoptanten, dan zal de nationale wet van het kind moeten worden toegepast op de voorwaarden, die op het kind betrekking hebben (bijv. leeftijd), die van de adoptanten op de hen rakende voorwaarden (bijv. gehuwd zijn), beide wetten cumulatief op de voorwaarden, die niet kunnen worden gesplitst (bijv. verzorging door de adoptanten gedurende zekere tijd). Bij een en ander kan de openbare orde zijn werking doen gevoelen: een bepaling van buitenlands recht, welke zou indruisen tegen de grondbeginselen van de Nederlandse rechtsorde, moet buiten toepassing blijven.

For the purpose of this study private international law may be defined as the part of international or municipal law indicating what system or systems of municipal private law shall be applied in cases in which application of more then one system is possible.

The Judicial Committee of the Privy Council has generally been considered in the context of its constitutional function as the supreme court of appeal from the various parts of the British Commonwealth. This aspect of its work has suffered a gradual decrease as various parts of the Commonwealth, having obtained independence, have decided to bring to an end appeals to the Privy Council, as did Canada a few years ago. Yet this primary function is significant still, and has been of the greatest importance in the constitutional history of the Commonwealth, as well as in the history of the legal systems throughout that area. But this is not the story that should be told again in this place. One particular aspect of this principal function of the Judicial Committee which has been largely ignored is the contribution made by it to the development of a unified body of rules of conflict of laws throughout the Commonwealth. It is this international aspect which may be of interest to the two great legal scholars, Professor Offerhaus and Professor Kollewijn, to whom the present article is dedicated. It may be said at the outset that the decisions of the Judicial Committee have been accorded the greatest respect, amounting often to binding authority, in most Commonwealth countries, whether or not a particular decision was on appeal from the courts of the country concerned. This unifying consequence, whether or not deliberate, is no mean factor in the assessment of the contribution of the Judicial Committee to the construction of a widely unified and consistently applied body of private international law, for its scope is not limited to common law systems.

La fête des deux Maîtres hollandais que nous entendons illustrer par note petit cadeau littéraire coïncide avec deux événements qui ont inspiré à l'auteur le choix de son sujet. Le premier objectif, historique: le cinquantenaire de notre code civil, entré en vigueur le premier janvier 1912; le second subjectif, personnel: l'approbation certaine d'auteurs tels que T. M. C. Asser, Josephus Jitta, E. M. Meijers, Johannes Offerhaus et R. D. Kollewijn.”

Bien que la Finlande n'ait jamais adhéré à la Convention de la Haye concernant les conflits de lois en matière de divorce et de séparation de corps du 12 juin 1962, elle a incorporé la Convention dans sa législation. La codification des règles de conflits de lois en cette matière a été réalisée par la loi du 5 décembre 1929 relative aux rapports de droit de famille de caractère international. Cette loi reconnaît une prépondérance presque absolue à la loi nationale. Le principe n'est tempéré que pour certains cas particuliers, soit en faveur de la loi du for, quand il s'agit, par exemple, d'une demande d'aliments, soit en faveur de la loi du domicile, quand l'application de cette loi s'impose en vertu du renvoi qui est fait par la loi nationale étrangère désignée par les règles finlandaises de conflits de lois.

Quelles seront les conséquences de l'intégration économique, et dans une certaine mesure politique, qui se réalise actuellement en Europe occidentale sur l'unification du droit? Dans la sphère du droit public les conséquences sont certaines et nécessaires: tarif douanier commun, droit d'établissement, contrôle exercé par la Commission et la Cour de Justice sur la conformité au Traité du comportement des Etats-membres. Mais le droit privé est de par sa nature moins sensible aux constructions politiques et justifie donc un examen séparé.

Parmi ceux qui, au cours des quinze dernières années, ont eu l'avantage de pouvoir assister aux discussions de la Commission d'Etat néerlandaise pour la Codification du droit international privé, présidées par l'un des deux juristes auxquels les présents Mélanges rendent hommage, et dont l'autre était un des piliers centraux, l'auteur de ces lignes a eu une situation bien privilégiée.

Dès sa Première session, la Conférence de La Haye de droit international privé s'est occupée de parties importantes du droit international de procédure, à savoir, de l'entr'aide judiciaire et de la signification internationale, de la caution iudicatum salvi, de l'exécution du remboursement de frais, du droit de l'assistance judiciaire gratuite et de la contrainte par corps. Toutefois, la Conférence ne s'est pas occupée, dans ses premières sessions, de la partie probablement la plus importante, mais aussi la plus difficile, c'est-à-dire de la reconnaissance et de l'exécution des décisions des tribunaux étrangers. Ce fait est d'autant plus remarquable que déjà dans l'invitation du Gouvernement néerlandais de l'an 1874 — qui n'a produit son effet que presque 20 ans plus tard — l'exécution de jugements internationale fut désignée comme point de départ pour les travaux dans le domaine du droit international privé.

Les tendances vers l'unification sinon vers l'harmonisation des droits nationaux qui se manifestent depuis plus d'un demi-siècle ont puissamment contribué à accréditer l'idée de la création de juridictions internationales de droit privé.

1. How must an English trust be looked at under the rules of Netherlands conflict of laws? In the Netherlands there are no statutary provisions, hardly any opinion of a learned author and only one decision of the Supreme Court (in a tax case) having a direct bearing upon this question. However, in a short article like the following one only the main questions which may arise can be summary treated.

2. Formal requirements. If a trust has been created in England either by a domiciled or not domiciled Englishman, or by an alien the rule locus regit actum will be applicable. In case of a trust created elsewhere under a Will and either by a domiciled or not domiciled Englishman or by somebody who is not an Englisman, under the rules of Netherlands conflict of laws a Netherlands Court will be authorized to apply either the rule locus regit actum or English law. An exception has to be made however in so far as article 992 of the Netherlands civil code applies to Wills made by persons of the Netherlands nationality.

As to deeds the rule locus regit actum will be applicable, but if in the deed English law has been declared applicable, a Netherlands Court will also be free to apply English law.

If a deed containing the provision that English law shall be applied has been executed in England by one of the undersigned only, a Netherlands court will be bound under Netherlands conflict of laws to decide according to English law.

3. Capacity. Under the rules of Netherlands conflict of laws matters regarding capacity will have to be decided according to the laws of the nationality of the acting party. But a person of Netherlands nationality, acting in the Netherlands will be free to create a trust under English law, restrictions only to be made as to the requirements for the transfer of movables and immovables, as to “legitimate portions” of heirs-at law and as to the rules regarding fideicommissa.

4. Other requirements. As to the essential conditions for a trust created under English law, the said law only will be decisive; domicil or nationality of the settlor, situs of the trustfund and the place of the trust-administration will not considered to be relevant.

5. Not a contract. In my opinion it would be wrong to consider that a trust created by deed is a form of contract under the rules of Netherlands conflict of laws, the act of creating a trust and the agreement of the trustee(s) being “unilateral” acts. The main feature of a trust is the appropriation of some property to some object for a definite end.

6. Legal and equitable ownerships. As Netherlands law does not know of “dual ownership” the most difficult question under Netherlands conflict of laws is who is to be considered the “owner”, — in the Netherlands sense of the term —, the trustee(s) or the beneficiary. Courts decisions and opinions of learned authors are scarce and contradictory and I do not know of any authority dealing with all relevant aspects of the problem.

I came to the conclusion that, in an express trust, the trustee is to be considered a fiduciary owner, the beneficiaries having a ius in rem as to the trustfund.

In a simple, bare or passive trust however the trustee will be treated, under the rules of Netherlands conflict of laws as an administrator. In a charity the trustee will be regarded as a “qualified” owner under the duties put upon him in the trust instrument.

In the case which came before the Supreme Court the only holding was that a beneficiary having a life interest was not an “owner” under the Netherlands Tax on Property Act, but nothing was decided about the rights of the trustees or of other beneficiaries (having contingent or remote contingent interests).

7. Ordre public. Certain rules of Netherlands municipal law relating to the transfer of immovables, fideicommissa or “legitimate portions” of heirs-at-law can have the effect that, by way of principles of “ordre public” (public policy) the applicability of English law will be limited to some extent.

Parmi les faits qui nous permettent à l'heure actuelle de nous former une opinion sur la situation existant en la doctrine du droit international privé, la coexistence des quatre conceptions d'ordre fondamental déterminant le domaine de cette branche de droit occupe, sans doute, un place particulière. Cela saute aux yeux quand on se rend compte que l'existence parallèle de quatre conceptions différentes d'une question aussi importante que l'est la question du domaine d'une branche du droit doit contenir une indication de la présence d'un phénomène anormal pour la science juridique. C'est également la raison pourquoi des opinions ont pu être avancées selon lesquelles le droit international privé n'est pas une branche du droit mais seulement un conglomérat juridique, ou une petite encyclopédie du droit.

Je m'excuse beaucoup de n'avoir pu, en raison des multiples tâches que j'assume encore, collaborer par une étude vraiment scientifique, au numéro spécial que la Nederlands Tijdschrift voor Internationaal Recht édite en l'honneur de Messieurs Kollewijn et Offerhaus. Je tiens tout au moins à rendre un hommage particulier au Professeur OfFerhaus en soulignant brièvement la part prépondérante que, depuis plus de dix ans, il a prise à l'oeuvre de la Conférence de Droit international privé à La Haye. J'ai assisté moi-même à cette Conférence pour la première fois, en 1928, lors de sa Sixième Session au cours de laquelle j'étais aux côtés de mon maôtre et ami le professeur Jules Basdevant. Depuis lors, j'ai été membre de la délégation française aux Septième, Huitième et Neuvième Sessions en 1951, 1956 et 1960. A la Neuvième Session je me suis trouvé être le plus ancien des délégués ayant été membres de la Conférence. C'est cette anciennité et mon âge qui me donnent, à ce que je crois, des titres spéciaux pour saluer respectueusement celui qui depuis 1951 dirige nos travaux.