Quand ces lignes paraîtront, l'Exposition Coloniale Internationale de Paris aura vécu. Ne la laissons point disparaître sans dresser ici, conformément à nos habitudes, un bilan, sommaire mais critique, de ses résultats et de ses enseignements.
Enseignements et résultats scientifiques, s'entend. Les autres, pour remarquables qu'ils aient pu se montrer, ne sauraient nous retenir. Que l'Exposition, dans son ensemble, ait été une fort belle œuvre, et d'abord, en dépit d'une extrême variété, qu'elle ait réalisé un harmonieux ensemble ; dans le décor charmant d'un Bois de Vincennes soudain doté d'un prestige imprévu, que des artistes délicats — chacun jouant de son mieux sa partie, mais tous disciplinés sous la baguette d'un incomparable chef d'orchestre — aient su harmoniser aussi savamment cent mélodies puissamment évocatrices de terres lointaines et dissemblables ; que les organisateurs de cette immense féerie qui en même temps était une foire et en plus non pas un, mais mille Musées divers : de produits et de machines, d'art et d'archéologie de technique et d'anthropologie, d'histoire et de pédagogie, etc.