Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
Chose curieuse, les cercles officiels suédois furent obsédés, dès le début de l'histoire, par la crainte de manquer de combustible. Les lois provinciales du XVIIIe siècle s'en préoccupent déjà ; seulement, à cette époque, il ne s'agit de protéger que les arbres «à fruits» : chêne, hêtre, pommier, etc. Jusqu'à la fin du XVIe siècle, pin et sapin furent plus ou moins traités comme des encombrements, mettant obstacle à la culture. L'opinion changea dès que les mines devinrent un facteur dominant de l'économie, ce qui commença au début du XVIIe siècle.
Au début de cette période nouvelle, le fer ne tenait qu'un rang secondaire. L'extraction de l'argent et celle du cuivre constituaient « les industries nobles», avec lesquelles rien ne pouvait entrer en concurrence. « La grossière fabrication du fer” était alors la Cendrillon des industries métalliques en Suède. Cependant, dans le royaume des réalités économiques, si riche en contrastes avec celui des idées économiques, les exportations de fer dépassaient de beaucoup celles de cuivre, même à la grande époque des mines de cuivre suédoises, soit au milieu du XVIIe siècle.
Cf. Annales, 31 mars 1932, p. 127 et suiv.
page 227 Note 1. Le représentant principal de ces idées, leur inspirateur peut-être, fut un sénateur du nom de Cari Bonde, qui, peu après, devint le premier Président du Collège des Mines. En 1633, il écrivait : « Il ne faut pas permettre la construction de forges dans les régions minières, car le charbon qu'on y brûlerait doit être employé pour les hauts fourneaux, ce qui, par conséquent, augmentera la production du fer».
page 235 Note 1. Le tableau montre aussi que les chiffres des rôles d'impôts étaient bien inférieurs aux chiffres de la production réelle. Il est possible que ceux de 1695 soient exacts ; ceux que nous possédons pour les exportations immédiatement antérieures sont beaucoup plus faibles ; par contre, les chiffres fournis pour la période décadaire suivan te (celle des guerres de Charles XII) sont incompatibles avec une production aussi réduite que la quantité taxée. Pour la date suivante, 1747, aucun doute ; en effet, l'interprétation la plus probable des chiffres des rôles donne un résultat inférieur à celui des seules exportations. Les maîtres de forges, dont je cite souvent l'opinion, estimaient qu'en 1738 un quart de la production restait on Suède; le chiffre est peu élevé pour un produit comme le fer, mais plus tard la quotité du marché intérieur est encore plus faible, environ 20 p. 100 : en ce cas, la production totale se serait montée à quelque 52 000 t.