Entre les ouvrages que l'on trouvera réunis ci-dessous dans une même discussion critique, les oppositions ne manquent point. Différences d'horizon, inégalités de valeur, il n'est guère besoin d'y insister. Surtout, d'auteur à auteur la formation première autant que les préoccupations habituelles accusent de très vifs contrastes : géographes à la manière française, Allemands élevés à l'école de la Siedelungskunde, historiens proprement dits, travailleurs hantés avant tout par les soucis pratiques, autant de façons différentes d'appréhender le réel et de l'interpréter. Entre ces écrits disparates, les faits observés mettent cependant une unité profonde. Soit, faisceau complexe de conditions physiques et de traditions humaines, un milieu régional donné ; comment les hommes, qui, en groupe, vivent et peinent sur ce sol et parmi ces souvenirs, modèlent-ils sur eux leur action ? par quel long travail d'adaptation, à leur tour, les voit-on, peu à peu, plier à leurs besoins nouveaux et l'héritage ancestral et la nature même : telle est, tantôt nettement conçue, tantôt plus ou moins obscurément pressentie, la double question que le spectacle du présent comme celui du passé ont posée à tous les chercheurs. Et s'il est vrai que chacun d'eux l'a abordée de son biais propre, raison de plus pour rapprocher ici les résultats de ces enquêtes convergentes.