A un colloque organisé par le Conseil du Bien-Étre du Québec, à l'automne 1965, M. Jacques Dofny déclarait: « la lutte contre la pauvrete» ne peut se gagner par l'argent » et, par suite, « déclarer la guerre à la pauvreteé, ce n'est pas distribuer de l'argent, même si c'est l'état qui le distribue » (Le Devoir, mercredi, 8 septembre 1965). Par contre, il y a quelques jours, M. John Fryer, du Congrés Canadien du Travail, affirmait que le pauvre « a besoin d'argent, non de sermons » (The Ottawa Citizen, mars 1966). Ces deux positions représentent sans doute, les extrêmes de l'éventail du présent débat sur la pauvrete». Mais pour s'y inscrire avec lumiére, il faut commencer par inventorier, même sommairement, les principales catégories de solutions proposécs. Je veux done premiérement examiner les disproportions entre les limites de ces solutions et l'ampleur du probléme. Je noterai les déficiences de la charité privée et organisée, de l'assistance publique, des assurances sociales et enfin de la redistribution du revenu pour faire ressortir, en deuxiéme lieu, ce qui m'apparaît être les conditions essentielles de la stratégic de la guerre à la pauvreté.