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Published online by Cambridge University Press: 09 June 2010
L'essai de Piaget est de ceux qu'on ne peut négliger, car il pose en termes lucides et incisifs l'un des problèmes essentiels de la philosophie. Ses conclusions sont nettes, et il faudra bien que l'on prenne position à leur égard. Il nous semble pourtant que l'on pourrait discerner dans ses propos deux conclusions distinctes, et qu'il ne serait dès lors pas impossible d'en accepter l'une sans pour autant souscrire à l'autre. La séparation des deux thèmes devrait en tout cas clarifier le problème, et permettre une assimilation plus aisée du contenu complexe et tourmenté de cette œuvre profondément engagée.
2 P. 6, « Ce petit livre a done essentiellement pour but de jeter un cri d'alarme et de défendre une position. »
3 Jean Piaget, L'épistémologie génétique. Paris, PUF. Une vingtaine de volumes publiés depuis 1957, avec la collaboration de nombreux autres chercheurs.
4 On sait que l'Auteur enseigne d'abord la philosophie, et qu'il se vante (p. 35, n. 1) de n'avoir jamais passé un examen de psychologie, « sauf au bachot avec la philosophie ».
5 Cette réversibilité des opérations devrait sans doute être remplacée par leur transitivité, comme l'a suggéré Berlyne, D. E. dans Structure and Direction in Thinking (New York, Wiley, 1965Google Scholar). Cette réinterprétation n'est cependant qu'une généralisation, qui ne compromet en rien la doctrine de Piaget.
6 Maritain (pp. 231–236), Bergson (pp. 236–240), Dalbiez (pp. 240–248), Ruyer (pp. 248–254), R. Schaerer (pp. 256–263), F.-L. Mueller (pp. 263–280). Pour ce qui concerne le rapport du fait et de l'essence, on voudra lire aussi la critique de Sartre (pp. 169 seq., 180–181, 190–192); pour ce qui regarde le commencement absolu dans la conscience, la critique de Merleau-Ponty (pp. 212–220).
7 On voudra pourtant lire d'intéressants développements relatifs aux rapports entre disciplines normatives (morale, logique) et disciplines purement cognitives aux pp. 28–34 e t 256–263.
8 Nous utilisons ici un texte de la p. 5, où Piaget oppose les sciences à la métaphysique; dans le texte précédent de la p. 277, la même doctrine était formulée en termes de philosophie. La même ambiguïté se retrouve dans les deux passages équivalents que nous utilisons un peu plus loin, où celui de la p. 43 parle encore de métaphysique, celui de la p. 151 de philosophie. Et passim.
9 Une autre formulation des pp. 65–66 dit « … fondées sur une observation systématique pour les faits, et sur des algorithmes rigoureux pour la déduction ». Ou encore p. 225 « … comme la formalisation axiomatique pour les connaissances déductives ou les différents types d'observation méthodique (avec contrôle statistique) ou d'expérimentation pour les connaissances de faits ».
10 C'est l'interprétation suggérée par un article récent de l'A. Cf. Piaget, Jean, «Psychology and philosophy » dans Wolman, B. B. & Nagel, E. (Eds.), Scientific Psychology. New York & London, Basic Books, 1965Google Scholar.
11 C'est une thèse que nous avons défendue à plusieurs reprises au cours des 30 dernières années. Cf. « De la méthode en philosophie naturelle », dans Revue philosophique de Louvain 50, 1952, pp. 205–229CrossRefGoogle Scholar; et « Science et philosophie naturelle », dans la Revue des sciences philosophiques et théologiques, 1953, pp. 609–643Google Scholar.