Depuis ses premiers écrits, qui datent de 1913, jusqu'à ses derniers écrits publiés, qui datent d'environ 1949, le principal souci de Wittgenstein a été le rapport entre signes, symboles, mots, propositions … d'un c⊚té, et, de l'autre, le réel, le monde, ce-quien- est … qui est exprimé par ces signes, symboles, mots, propositions. Cependant, durant cette longue période il y a eu une dichotomie, un clivage, dans la pensée de Wittgenstein, clivage tel que l'on a même parlé d'un « premier » Wittgenstein et d'un « second » Wittgenstein. En fait, il s'agit peut-être moins d'un clivage que de l'abandon, durant la seconde période, d'une présupposition métaphysique, abandon qui a donné lieu à une tentative, de la part de Wittgenstein, de reformuler sa pensée indépendamment de cette présupposition. Au centre du Tractatus se trouve la présupposition que « la logique remplit le monde », que la structure du monde est fondamentalement une question de logique, et que la nature essentielle de la pensée est également une question de logique: il nous est impossible, écrit Wittgenstein, de penser de manière illogique.