Depuis son irruption en 1981, le SIDA a représenté davantage qu'une nouvelle maladie. Concernant très vite, au-delà de ceux qui en sont atteints ou menacés, l'ensemble de la société ; mobilisant au-delà des médecins et des chercheurs, les artistes comme les hommes politiques, le SIDA nous montre l'étendue de la place qu'une maladie peut prendre dans « l'espace public ». Il met en évidence de façon éclatante l'articulation du biologique, du politique et du social.
En outre, l'apparition du SIDA est venue renouer avec une thématique que nous avions cru oubliée : celle de la maladie-fléau collectif, de l'épidémie menaçant l'ensemble de la société. En fait, il est aisé de montrer que, tant par sa diffusion que par ses modes de contamination, le SIDA est différent, à ses débuts surtout, des pestes d'autrefois.