The title of my paper may lead the reader to expect an account of the content of Canadian philosophy, as seen from outside Canada. This is not my intention. In fact, I shall say very little indeed about the content of Canadian philosophy. What I shall offer, rather, is an apology for Canadian philosophy. The apology, needless to say, will not be apologetic; it will be an apologia, a clearing of the ground for a position. And the apology itself will be cosmopolitan, having a world-wide perspective.

On sait qu'au debut de sa carriére, Occam a admis, comme une hypothése au moins probable, qu'en plus des choses réelles, toutes singuliéres, il y a de purs objets généraux d'intellection, dépourvus de tout être réel, qu'il appelle des «ficta». Les ficta étant posés, il leur identifiera à la fois les universaux et les concepts. Mais on sait aussi que c'est là une hypothése qu'aprés une période d'hésitation, il finira par abandonner. Ne pouvant désormais recourir aux ficta, il choisira d'identifier les concepts à des actes d'intellection et les universaux aux concepts généraux.

It is nearly ten years since Quebec held its referendum on Sovereignty Association and time, perhaps, for a retrospective. There were winners and losers in 1980, but the real winner may have been the idea that sovereignty may be established democratically. Governments, of course, are quick to agree that people have the right to determine their sovereignty democratically—so long as this takes place in the State of Nature invented by Hobbes for just such august occasions. Only thrice to my knowledge, however, have governments actually allowed anything even remotely close to a social contract, once in Norway in 1905, once in Wales in 1979 and again in Quebec in 1980.

La notion d'« auto-identité absolument contradictoire » du penseur japonais Nishida constitue le fondement de sa philosophie. Élaborée entre 1925 et 1945, elle permet d'établir une comparaison avec la philosophie occidentale puisqu'elle rejoint un thème privilégié en philosophie comparée, celui de la contradiction.

The assumption is often made that there cannot be scientific laws about individuals. I shall try to provide a plausible semantics and epistemology for scientific laws about individuals. This would be interesting, however, only ifone were tempted to believe that mentioning individuals did not disqualify a sentence from scientific lawhood. To begin with, I will try to provide such a temptation.

Aux yeux de ceux, de plus en plus nombreux, qui cherchent à en analyser le statut épistémologique, la science économique pose un problème assez unique et même assez paradoxal. De l'avis de plusieurs, cette discipline est la plus avancée des sciences sociales; c'est d'ailleurs la seule que l'on a jugée digne de voir ses plus illustres représentants couronnés par le prestigieux prix Nobel. Pourtant, elle est probablement celle dont les résultats sont le plus systématiquement dénigrés ou réduits à peu de choses, souvent par ses représentants les plus éminents qui se livrent ainsi épisodiquement à une sorte d'autoflagellation comme on en voit rarement dans le monde académique. On pourrait présenter le problème autrement en faisant valoir que, plus que toute autre science sociale, l'économique tend à se modeler sur la physique et que, pour ce faire, les économistes n'hésitent pas à mettre l'accent sur le rôle capital des prédictions en sciences. Or, pourtant, peu de sciences voient leurs prédictions aussi constamment démenties par les faits, au point où ses adeptes n'estiment même plus qu'il est de leur devoir d'en excuser l'insuccès.

According to the jacket cover, John Leslie's Universes is “the first book by a philosopher on these controversial affairs.” Sadly, I must report, the controversy has gotten the better of his philosophy. Leslie's contribution to this area is merely to see, within the dispute, a narrow window through which to promote his own curious view of extreme axiarchism. This alone would not disturb me, were it not for the apparent disdain with which Leslie depicts views opposed to his own, and his infuriating technique of responding to those critics who fail to see the point of his tremendously contrived examples by dogmatically waving these same examples.

A quick survey of the literature reveals that authors disagree as to which sentiments are moral and which are not, they disagee as to how to distinguish between moral and other sentiments, and finally that often the same author will claim a sentiment is moral at some times but not at others. These difficulties arise, I argue, from an underlying concept of emotion that I call atomism. Viewing emotions as means of coordination among agents, rather than as psychic atoms, suggests a radically different approach to the question of morality and affects, one where emotions pave the way for normative expectations.

La Cybernétique a trop de visages et trop peu d'âge en même temps pour qu'une pondération juste soit tentée des affirmations qu'elle suscite. Ses préventions pourtant n'en demeurent pas moins colorées des reflets d'un soleil que Descartes fit lever et dont il semble que le soir est sans fin. Car loin de penser que le dualisme cartésien ait été aboli par la science nouvelle, il m'apparait que c'est une nouvelle confirmation qu'il en reçoit. Si une machine assumait toutes les fonctions de l'homme, elle n'aurait annexé ni la pensée ni l'âme que Descartes a définies.

Hors du temps d'Alain Boyer est l'un de ces livres qui prêtent volontiers à la critique et à la discussion, non seulement en raison des thèses soutenues par l'auteur, qui sont, de son propre aveu, controversées, mais à cause également du ton employé, souvent polémique, parfois même irrévérencieux ou iconoclaste. Et sans doute l'un des buts essentiels de l'ouvrage consiste-t-il à déboulonner une statue, non pas tant celle du philosophe Kant, dont l'auteur reconnaît le génie et l'importance, mais celle d'un certain Kant élevé au rang de chantre des modernes ou d'apôtre du pluralisme, de la liberté d'expression et du dialogue intersubjectif. Bien qu'il ne conteste pas complètement la vision poppérienne d'un Kant Aufklärer, Alain Boyer entend néanmoins la nuancer: maints aspects de la philosophie de Kant s'éloignent effectivement de l'Aufklärung. Il s'agira pour lui de montrer que Kant est un philosophe tant de l'ordre que de la liberté et que bien qu'il soit le père du criticisme, il n'en est pas moins lui-même un métaphysicien dogmatique cherchant avant tout à sauver la morale et la religion du péril que lui font courir ses principaux ennemis: les sceptiques empiriques, les rêveurs délirants ou les libres-penseurs.

In his paper “Fanciful Arguments For Realism,” Alan H. Goldman offers what he terms a “local case” argument as part of a more general defence of “semantic realism” against the anti-realist manoeuvres of Michael Dummett and Hilary Putnam. Semantic realism, here, is the thesis that sentences in a natural language L may have content that transcends any verification or assertability conditions associated with these sentences by competent speakers of L: an adequate semantics, the realist maintains, must equate the content of an assertoric sentence with its realist truth-conditions. Goldman contends that his local case argument demonstrates both the need to accord a central role to a realist conception of truth in an account of linguistic meaning, and the manner in which we acquire such a conception. He further maintains that the argument cannot be countered by any of the strategies that anti-realists are wont to deploy against “global case” arguments for realism (“evil demon” and “brain in a vat” scenarios, for example), and that, given the local case argument, we can recognise the fallacy in such anti-realist strategies and thereby rehabilitate the global case arguments that a full-blown semantic realism requires. I argue that Goldman's local case cannot fulfil its intended function in the overall economy of his argument, and that his strategy for defending semantic realism is fundamentally flawed. In so doing, I attempt to curb the realist's flight of fancy before it leaves the ground.

Inclassable. C'est le qualificatif qui vient à l'esprit de celui qui s'interesse à l'oeuvre de Pierre Vidal-Naquet. Pierre Vidal-Naquet est et se veut avant tout historien. Mais il ne s'agit pas là d'une étiquette qui l'enferme dans une période donnée, dans un genre déterminé. S'attachant à des domaines aussi différents que l'économique, le social, le politique, le religieux et le philosophique, l'intérêt de Pierre Vidal-Naquet va de l'antiquité aux derniers rebondissements de l'actualité, de la Grèce ancienne à la France actuelle et à l'Etat d'Israël.