Pendant un moment, au début des années 1980, la querelle scolaire a refleuri. Moment fugitif à l'échelle de l'histoire mais qui a suffi à nous remémorer l'importance, au siècle passé, des luttes politiques de concurrence entre l'Église et l'État pour le contrôle du système d'enseignement. L'État absolutiste s'était largement désintéressé de l'éducation du peuple, se contentant de confirmer les prérogatives scolaires de l'Église catholique, laquelle avait inventé l'école à l'époque de la Contre-Réforme (Furet et Ozouf, 1977). La Révolution de 1789, au-delà des discours, ne change rien à cet état de fait et le retour au pouvoir des « ultra-royalistes » toujours défavorables à l'alphabétisation des masses paysannes ne fait que renforcer la tendance de l'État à laisser faire l'Église. Certes, en 1833, par la loi Guizot, « prend fin le retrait de l'État du primaire » (Delorme et André, 1983).