Des récoltes d'exuvies nymphales de Chironomides effectuées pendant l'été dans deux stations lotiques (Lot et Truyère) et dans une station lénitique (retenue de Cambeyrac-sur-Truyère) ont permis de dénombrer 124 espèces de Chironomides. La comparaison des peuplements de ces trois stations au moyen de l'indice d'association de Southwood (1966) fait apparaître deux groupements d'espèces dont l'un réunit 22 espèces communes au deux rivières, l'autre 13 espèces exclusives de la Truyère. La possibilité d'une étude de la distance de dérive des exuvies en utilisant les espèces de ce second groupement, comme espèces "traceurs", est discutée.

Par l'application conjointe des techniques de la cytochimie et de l'analyse par spectographie des rayons X, la présence de divers cations (Ca, Mg, Mn, Zn et Fe) a été décelée dans de nombreux organes de P. varia. Ces éléments peuvent être liés à des MPSA (glandes salivaires), associés à des pigments (oeil, hypoderme) ou constituer des concrétions de phosphates (mésentéron, tissu adipeux, tubes de Malpighi). La distribution et l'abondance des métaux ainsi que l'évolution des teneurs en produits de réserves ont été envisagées au cours du développement post-embryonnaire et comparées aux données obtenues dans divers ordres d'Insectes terrestres. La vie en milieu aquatique a pour conséquences une absence d'accumulation de potassium et de déchets puriques. Il semble que la formation de sels minéraux soit nécessaire à certains échanges ioniques chez cet Insecte qui n'a pas à résoudre de problème de l'économie de l'eau pendant une grande partie de sa vie.

Récapitulation des Gastrotriches d'eau douce déjà signalés de la Faune française. Apport d'une liste d'espèces (dont quelques formes inédites) rencontrées dans les départements des Landes, de la Gironde, de la Charente-Maritime et de la Somme. Description des animaux rencontrés.

Des substrats artificiels, remplacés tous les 20 jours entre juin et novembre, ont été utilisés pour étudier la production et la structure des communautés de microphytes benthiques dans un secteur de rivière long de 50 km et soumis à une importante pollution. Le périphyton de ce milieu, largement dominé par les bactéries filamenteuses (Sphaerotilus natans), se caractérise par un très faible développement des algues (rapport Chl. a/M.O. < 0,25 ‰) et par une croissance élevée (0,5 à 3 g M.O. . m-2.j-1). L'évolution spatio-temporelle du taux de croissance des communautés photoprophes (P) et hétérotrophes (H), du rapport des biomasses (P/H) qui en résulte et de la composition spécifique des biocénoses traduit les variations de la charge polluante. Les possibilités d'utilisation de tels indices pour caractériser les niveaux de pollution organique sont discutées.

Les auteurs décrivent Protonemura globosa nov. sp. et Chloroperla acuta nov. sp. ainsi qu'une espèce mal connue, Capnioneura libera (Navás). Perla madritensis Rambur est une espèce distincte de P. marginata (Panzer). Chloroperla nevada Zwick est une bonne espèce et non une sous-espèce de Ch. tripunctata (Scopoli). Les caractères morphologiques de plusieurs autres taxa sont précisés. Taeniopteryx schoenemundi (Mertens) et Leuctra gallica Aubert ont été récoltées pour la première fois dans la Péninsule Ibérique.

Le peuplement zooplanctonique du lac d'Ayamé comprend 45 espèces ou sous-espèces : 26 Rotifères, 15 Cladocères, 4 Copépodes. 20 d'entre elles sont nouvelles pour la Côte d'Ivoire. Quelques espèces peu communes : Dicranophorus claviger cf. venezueliensis, Bosmina tubicen, Thermodiaptomus yabensis caractérisent ce peuplement.

A checklist of Corsica's lotic Chironomidae is given. Collections of pupal exuviae from 32 river sites (July 1995, May 1999)yielded a total of 147 species-level taxa including several previously unknown pupal exuviae. Three of them are figured? Hayesomyia Pe nov., Eukiefferiella Pe nov., Thienemanniella Pe nov. These unusual forms may possibly be endemic speciesto Corsica that are new to science. Most of the chironomid species recorded are western Palaearctic. 11 species are circum-mediterranean.

Les auteurs présentent une liste de 22 espèces de Simulies récoltées dans 21 stations de plusieurs réseaux hydrographiques de Turquie. La plupart des espèces sont citées pour la première fois de Turquie. L'analyse biogéographique montre une large dominance des formes paléarctiques, dont 9 éléments occupent une très vaste répartition européenne. L'élément oriental est représenté par le sous-genre Wilhelmia.

The predatory behavior of adult females of Thermocyclops decipiens in relation to two cladoceran prey, Ceriodaphnia cornutaand Diaphanosoma spinulosum, was analyzed by laboratory observations. The number of attacks, captures, and ingestionswere quantified. Probabilities of capture after attack (C/A) and ingestion after capture (I/C) were calculated as indicators of preypost-encounter vulnerability. T. decipiens attacked, captured and ingested both cladoceran species, but vulnerabilities of preywere relatively low. C/A was higher in C. cornuta than in D. spinulosum. Larger individuals of D. spinulosum showed higherC/A and I/C than smaller individuals but no effects of size were observed in C. cornuta. The ability of escape as well as thestrength and shape of carapace, seem to partially explain differences in vulnerability among these species. Our results suggestthat intensity of mechanical perturbations and other size-dependent factors, but not body size alone, could be important in determiningpost-encounter prey vulnerability among individuals of a same species.

We investigated the distribution and dynamics of viruses, prokaryotes and small eukaryotic phytoplankton in Sidi Salem freshwater reservoir (Northern Tunisia). Samples were collected from the deepest station at different depths throughout the water column for 2 years (February 2009 to January 2011). The reservoir was characterized by seasonal alternations of thermal stratification and homothermy. Among the different microbial communities counted using flow cytometry (FCM), picocyanobacteria constituted an important autotrophic component since they were always present and their highest concentration reached 3.02 and 2.65×105 cells.mL−1 in March 2009 and June 2010, respectively. The heterotrophic prokaryotic communities (represented mainly by bacteria) were characterized by a clear separation between two subgroups referred to as high-DNA and low-DNA content populations, and the highest concentrations of heterotrophic bacteria (i.e., 3.8×107 cells.mL−1) were recorded in spring 2009. Several viral groups referred to as virus-like particles (VLP) groups 1, 2 and 3 could also be discriminated using FCM. VLP1 and VLP2 displayed a significant correlation with the heterotrophic bacteria (r=0.80 and 0.78, P<0.001) but seem to be independent from picocyanobacteria and/or chlorophyll a, suggesting these VLPs were mainly bacteriophages. At last, the virus to prokaryotic ratio could be high, especially in summer (mean=22, max=487), suggesting a strong coupling between bacteria and viruses, at least at certain periods of the year.

Un deuxième inventaire des Chironomidés du Maroc est donné. 87 taxa, la plupart identifiés à l'espèce, sont ajoutésà la première liste portant à 223 le total des espèces actuellement connues du Maroc.La majorité a une large répartition paléarctique ; 7 espèces ont une distribution afrotropicale intéressante ; 10 espècespeuvent être considérées comme des endémiques de la région Sud-Ouest paléarctique.

The Sheldon & Oswood (1977) model, that predicts a linear relationship between log filter-feeder density and log distance from a lake and assumes proportionality between filter-feeder density and seston concentration, was tested on data from four lake-outlet streams. In addition, longitudinal changes in species composition and body size in zooplankton were investigated. Most filter feeders deviated from the model and a quadratic, rather than linear, decrease in density was a common pattern. Total filter feeders and blackfly larvae showed a hump-shaped distribution pattern. Lower current velocity at sites close to lakes is suggested as an explanation. No general proportional relationship between net-spinning caddis larvae and zooplankton was found and several reasons for this result are discussed. Zooplankton biomass and mean zooplankton body length decreased with distance from lakes. The abundance of cyclopoid adults, copepodites, and nauplii declined at a higher rate than Bosmina spp. This result indicates that factors such as selective predation by filter-feeders and/or taxon-specific sedimentation rates, are acting to reduce zooplankton abundance in these lake-outlet streams.

Two consecutive earthquakes temporary changed a zooplankton community in a high-mountain Lake Krn (altitude 1383 m a.s.l.). It was dominated by the eurytherm copepod, Cyclops vicinus, until 1998, when the first earthquake hit the lake (EMS=5.6). After the earthquake, the population of C. vicinus collapsed and the thermophilic cladoceran, Ceriodaphnia quadrangula, took over. After the second earthquake in 2004 (EMS=4.0), C. vicinus became untraceable. In 2008, few copepods reappeared and by 2010 they became the sole dominant again. Only Secchi-disc depth showed a statistically significant increase over time, while Ntot, Ptot and temperature showed an increasing trend, yet the relationship was insignificant. To compare multi-parameter properties of the water column, the studied period was divided into Period 1 (before the first earthquake), Period 2 (between earthquakes) and Period 3 (after the second earthquake). A Hotteling T2 test confirmed a statistically significant difference between Periods 1 and 2 & 3 (P<0.01), but not between Periods 2 and 3 (P>0.1). During simple laboratory experiment, specimens of C. vicinus were covered with a thin layer of sediment, to mimic the earthquake's effect on their survival. A hypothesis was that the timing of both earthquakes had been crucial for decimation of C. vicinus population as they re-suspended sediment with hibernating copepodites. As these became subsequently buried they were deprived of a re-activation signal and exposed prolonged anoxic conditions there. C. quadrangula temporary filled the void left by the copepod, which needed 6 years to regain its dominance.

Ce travail traite d'Agriotypus armatus, un Ichneumonide parasite de nymphes de Trichoptères Goeridae et Odontoceridae. Les cycles du parasite et de son hôte ont été étudiés par des prélèvements réguliers effectués sur le terrain et par des techniques particulières au laboratoire.

1. - La famille des Agriotypidae comporte un seul genre avec deux espèces, l'une européenne A. armatus, l'autre japonaise A. gracilis. L'espèce européenne est polymorphe. Selon l'hôte, deux "formes" sont reconnaissables : une forme "armatus", parasite de Goeridae (Silo) et une forme "major", parasite d'Odontoceridae (Odontocerum). Les résultats obtenus ne permettent pas d'affirmer qu'il s'agit de deux espèces, de deux sous-espèces ou simplement de polymorphisme.

2. - L'hôte étudié est Silo piceus (Goeridae). Cette espèce est univoltine. Son développement larvaire comprend 5 stades; il s'effectue dans 11 types de fourreaux. Les larvules éclosent en juillet-août. L'hivernage a lieu au stade 5. L'entrée en prénymphose se produit en mars-avril. C'est à ce moment que les Agriotypes femelles commencent à pondre.

3. - Le développement larvaire d'Agriotypus armatus comprend 5 stades externes. La larve de stade I est agriotypiforme. Les larves des stades II, III et IV, de type vermoïde, se distinguent essentiellement par la taille. Au stade I la larve se place sous les fourreaux alaires de la jeune nymphe et commence à la sucer. Elle demeure là jusqu'au stade IV. Ensuite elle passe à l'arrière de sa victime et achève rapidement de la consommer. La larve de dernier stade occupe tout l'étui du Trichoptère à l'intérieur duquel elle tisse un cocon en soie, prolongé à l'extérieur par un appendice rubané. En même temps, elle remplit ce cocon de gaz.

4. - De l'oeuf au stade larvaire IV, le développement dure 5 semaines environ. Le stade V se prolonge durant près de deux mois. La nymphose et la mue imaginale ont lieu en septembre-octobre. L'imago subit ensuite une longue diapause hivernale qui lui permet d'attendre le printemps.

5. - Pendant ce long séjour sous l'eau, c'est le ruban qui, grâce à sa structure vacuolaire, assure les échanges gazeux entre l'air du cocon et l'eau environnante.

6. - L'émergence des adultes peut être provoquée, dans certaines conditions, par une élévation de la température.

7. - La ponte oblige la femelle à demeurer plusieurs heures sous l'eau. La recherche de l'hôte semble se faire pour une part au hasard. La femelle serait capable de reconnaître certains types d'étuis, mais les caractéristiques de l'hôte lui-même semblent peu influencer le comportement de ponte du parasite. De nombreux oeufs peuvent être pondus sur un même hôte, mais il y a toujours un seul Agriotype qui parvient à complet développement. Agriotypus est un parasite externe solitaire.

Using data from nine lakes, sampled between 2002 and 2010, as well as literature we have analysed blooms of Gonyostomum semen (Ehr.) Diesing in a new spreading area (Polesie region, Central–Eastern Poland). We tried to determine habitat suitability for high biomass of the species, including both physicochemical and morphometric features. High biomass of Gonyostomum (>1.4 mg.L−1) was found in three groups of coloured water bodies: (a) very small (<0.002 km2) peat pits with low pH values and mineral content; (b) larger ponds with neutral pH values and intermediate conductivity; (c) natural lakes with intermediate parameters in terms of area, pH and mineral content. There were no statistical differences regarding the values of the species biomass among the groups of lakes. Gonyostomum biomass was closely positively correlated with water colour, whereas it was weakly negatively correlated with lake area and depth. The results show that G. semen in a new spreading area bloomed in a broad spectrum of freshwater habitats.

The habitat preferences, temporal dynamics in density and the life history of two species of mayflies, Metamonius anceps andMeridialaris chiloeensis, were investigated in a Patagonian mountain stream over a period of one year. Benthic samples weretaken in a low order Nothofagus forested stream. M. anceps was univoltine with small nymphs predominating in winter andemergence occurring in summer. M. chiloeensis showed a bivoltine life cycle with a winter and summer generation, andemergence period in spring and summer. Both species were significantly more abundant in the low water period than in the highdischarge season. Gravels supported significantly more individuals of M. chiloeensis than sand in pools and leaf packs. Temporaloverlap of abundance between species was low. The existence of different life history strategies and the temporal shift of maingenerations and density peaks were critical to allow species coexistence.

La forme de la courbe métabolisme/température (courbe M/T) de la larve de M. testacea varie sous l'influence de facteurs écologiques tels que le courant ou le substrat.

— A toutes les températures entre 5 et 20°C la larve de M. testacea consomme plus d'oxygène quand elle est soumise à une agitation de l'eau.

— On constate une insensibilité à une variation de température de 5°C, quand la larve se trouve dans les conditions expérimentales proches des conditions naturelles : 10 à 15°C et en présence d'un courant.

— L'absence d'un substrat lui permettant de se déplacer ou de s'accrocher (ici un grillage), entraîne également une augmentation de la consommation d'oxygène.

— A 25°C, température sublétale pour ces larves, le niveau du métabolisme respiratoire est le même quelles que soient les conditions expérimentales.

La notion de métabolisme de base chez les poïkilothermes aquatiques est discutée dans le cadre des expériences écologiques.

A new species of the genus Allocyclops Kiefer, 1932 (Cyclopidae, Cyclopinae) is described from the subterranean waters of Barrow Island, Western Australia. It belongs to the subgenus Psammocyclops Kiefer, 1955, but has not any close relatives among the recent known species. With the addition of the new representative the genus Allocyclops now includes thirteen species on all continents, except Asia and Antarctica. A key to aid in their identification is provided.

La carte altitudinale et l'enregistrement des moyennes thermiques trimestrielles pendant 3 ans dans 35 stations de la région lyonnaise fournissent la même image de la distribution des Planaires : les espèces rhéophiles C. alpina, P. felina et D. gonocephala occupent trois zones successives avec des recouvrements de seulement 0,3 à 0,5 °C dans leurs températures annuelles moyennes. La zone des espèces limnophiles P. tenuis et P. nigra double, en eau calme, les deux zones de P. felina et D. gonocephala. Enfin D. tigrina semble s'étendre davantage vers les températures élevées.

Sans qu'il y ait concordance des valeurs absolues, cette succession reproduit celle qui apparaît dans la physiologie des mêmes espèces, laissant à penser que les mécanismes de la zonation sont d'ordre compétitif. Le remplacement de D. gonocephala par la souche de P. felina introduite dans une station située au niveau du secteur de recouvrement de leurs deux zones thermiques, confirme cette hypothèse.

This study focuses on the host-parasite relationships between species of non-biting midges (Diptera: Chironomidae) and watermites (Acari: Hydrachnidia) in seven springs in Luxembourg. Emergence traps were operated through the season, and identificationof the catches enabled an overview of species composition, abundance and host-parasite associations in the spring communities.Our results show that the Luxembourg springs have similar chironomid diversity to other springs in Europe, and thatparticular species are more often found in certain spring habitats. Furthermore, we show that prevalence of water mite parasitismis highly variable among the sampled chironomid hosts, and that there are several species which were not parasitized despitebeing numerous in our samples. The reasons for the latter observation are discussed, and most of the cases can be explainedby general unavailability of host or parasite, or life cycle incompatibility.