La jeunesse du Troisième Reich vue par un témoin oculaire, un observateur qui l'a regardée de ses propres yeux, à travers des lunettes catholiques : le champ de vision n'est pas très large, mais l'observation est fine, humaine, précise et les notations psychologiques souvent justes. Voici, par exemple, de bonnes remarques sur le fossé qui sépare les deux générations et sur le fait que, chez les parents, s'il y a simple « adaptation », chez les jeunes, par contre, il y a foi enthousiaste ; en voici sur la complicité sournoise qui lie les autorités national-socialistes aux jeunes en révolte contre le foyer ; sur ce que les parents, souvent, redoutent leurs propres fils; sur la propagande anticléricale enfin : il est bien vrai, comme le dit l'auteur, que, de plus en plus, le clergé catholique prend place aux côtés du Juif, dans les prônes de la propagande nazie ; les arguments employés contre « la race maudite » reservent contre les « trafiquants de devises », les « Judas avides », par qui la morale chrétienne se fait vénalité, les « rats aux dents voraces », qui font dans l'obscurité leur travail de désagrégation sociale ; les « luxurieux » enfin et les « hypocrites » en révolte sournoise contre la morale.