Abstract. Besieged by insurgencies in Afghanistan and Iraq
and gripped by mounting pressure to enhance security and public safety at
home, officials in Washington and Ottawa are now confronted with a serious
homeland security dilemma: the greater the financial costs, public
sacrifice and political capital invested in security, the higher the
public's expectations and corresponding standards for measuring
performance, the more significant the public's sense of insecurity
after each failure, and, paradoxically, the higher the pressure on
governments and citizens to sacrifice even more to achieve perfect
security. The paradox of security dilemmas at the international level
(Jervis, 1976, 1978)
explains why perfectly rational decisions to enhance power actually
diminish security by promoting unstable spirals in competitive defence
spending—a common account of escalating military budgets throughout
much of the Cold War. The homeland security dilemma represents the
post-9/11 equivalent for domestic politics in the war on terrorism.
The paper's central argument can be summed up by the following
counterintuitive thesis: the more security you have, the more security
you will need, not because enhancing security makes terrorism more
likely (although the incentive for terrorists to attack may increase as
extremists feel duty bound to demonstrate their ongoing relevance), but
because enormous investments in security inevitably raise public
expectations and amplify public outrage after subsequent failures.
Résumé. Assaillies par des insurrections en
Afghanistan et en Irak et bousculées par la pression de plus en
plus grande d'améliorer le système de
sécurité publique à l'intérieur du pays,
les autorités de Washington et d'Ottawa se trouvent
confrontées à un sérieux dilemme en ce qui concerne
la sécurité intérieure : plus les coûts
financiers, les sacrifices publics et le capital politique investis dans
la sécurité sont importants, plus les attentes du public et
les standards de mesure du rendement correspondants sont
élevés, plus le sentiment général
d'insécurité augmente après chaque échec,
et, paradoxalement, plus la pression sur les gouvernements et les citoyens
de faire des sacrifices encore plus lourds pour parvenir à une
parfaite sécurité s'intensifie. Le paradoxe du dilemme
sécuritaire au niveau international (Jervis, 1976, 1978) explique
pourquoi des décisions parfaitement rationnelles prises pour
renforcer le pouvoir réduisent en fait la sécurité en
encourageant des spirales instables de dépenses militaires
concurrentielles—voir l'escalade des budgets militaires pendant
la guerre froide. Le dilemme de la sécurité
intérieure en est l'équivalent en politique nationale,
depuis le 11 septembre, dans le contexte de la guerre contre le
terrorisme. L'argument principal de cet article peut se
résumer par la thèse contre-intuitive qui suit : plus on a
de sécurité, plus il en faut. Pas parce que le renforcement
de la sécurité rend le terrorisme plus probable (bien que la
motivation des terroristes risque de s'exaspérer quand les
extrémistes se sentent obligés de démontrer que leur
pertinence perdure), mais parce que des investissements massifs dans la
sécurité augmentent inévitablement les attentes et
que l'opinion se scandalise encore davantage de tout échec
subséquent.