Je voudrais d'abord me faire pardonner de m'exprimer en français. Comment faire autrement ? Je comprends très bien l'espagnol, mais je le parle très mal ; de plus je n'ai pas l'habitude de parler en public.
Cependant les organisateurs de ce congrès ont insisté pour que je réponde à une question que, sans doute, on ne peut guère poser qu'à quelqu'un qui a vécu dans l'intimité de Fernand Braudel. Ils m'ont demandé, en effet, de vous parler des débuts, des premiers débuts de son «aventure intellectuelle». De vous parler en somme de Braudel avant Braudel, avant qu'il n'apparaisse sur la scène.