Les historiens de l'économie médiévale ont maintes fois souligné à quel point le marché des draps de laine paraît, en Occident, à la fois complexe et instable.
De nombreuses activités artisanales ou pseudo-industrielles se retrouvent en chaque ville et offrent toujours un minimum d'emploi aux compagnons. Le travail des toiles dans les campagnes, des mauvais draps dans les montagnes, semble très largement répandu, lié à l'économie traditionnelle, peu sensible à d'éventuelles fluctuations de la demande. Celui de la soie, même, assure, pendant plusieurs siècles, la fortune de villes comme Lucques, Florence, Gênes ou Venise. Mais les destins des villes de la laine semblent bien plus fragiles; les courants d'échanges évoluent sans cesse et provoquent de véritables drames d'adaptation aux structures nouvelles.