Un ordre religieux, quel que soit le degré de solitude auquel prétendent ses membres, entretient, comme tout autre corps social, un ensemble de relations économiques, culturelles, avec le monde qui l'entoure, et s'en rend ainsi étroitement dépendant.
A plus forte raison lorsqu'il s'agit des Ordres mendiants : ils se voulaient pour la ville, et paraissent à tous égards s'être si bien définis par elle, que la présence de l'un d'eux dans une localité, est utilisée, à titre d'hypothèse, il est vrai, comme critère du fait urbain au Moyen Age.
Mais il ne s'agit, là encore, que d'un repérage : à ce niveau de l'enquête, rien n'est dit encore de la réalité complexe de la ville, et pas davantage des rapports multiples que les Mendiants entretenaient avec elle. Notre point de vue paraîtra limité : l'étude d'une seule confrérie, la confrérie du Rosaire, fondée à Colmar en 1484, par les Frères Prêcheurs de la ville.