Dans une perspective comparative, cet article fait le point des recherches que nous avons entreprises depuis une quinzaine d'années sur les caractéristiques et l'évolution des systèmes de transmission et de la reproduction familiale en terroirs neufs —entendons par là des habitats paysans issus d'un peuplement relativement récent. Il fait suite, plus particulièrement, à quatre articles dans lesquels nous tentions d'esquisser un modèle présenté comme spécifique aux sociétés ou contextes de peuplement (G. Bouchard, 1977, 1981,1983, 1987). Dans cet esprit, et par contraste avec les traits caractéristiques de la plupart des vieilles paysanneries européennes (en l'occurrence identifiées aux terroirs pleins), une attention particulière était portée : a) aux éléments de mobilité et d'instabilité inhérents à la dynamique de la colonisation, b) à l'abondance des terres cultivables non défrichées et c) aux nouvelles stratégies d'établissement qu'elle rendait possibles.