L'art d'arpenter et d'évaluer la terre remonte, au Danemark, à une origine très reculée, et, si, seulement, l'art de l'écriture y était aussi ancien, nous connaîtrions certainement l'agriculture danoise mieux que ce n'est, en fait, le cas. Par malheur, aucun texte danois — si l'on excepte les runes des monuments de pierre — n'est antérieur au XIe siècle. Ces très vieux documents, d'ailleurs, attestent déjà éloquemment l'existence d'un système d'unités d'évaluation et d'arpentage des terres ; ces unités sont mentionnées comme des faits, comme des institutions d'un lointain passé. Le manse danois, appelé bool (équivalent du latin médiéval mansus, de l'anglais hide, de l'allemand Hufe) se rencontre dans la première en date, précisément, des chartes danoises, celle que le roi Knut accorda au chapitre de Lund, le 21 mai 1085 ; plusieurs villages des provinces de Scanie et de Seland sont présentés comme divisés en mansi (au nombre de un à huit par village).