Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
Dans cette Revue aux cadres pleins à craquer, nous ne pouvons suivre au jour le jour ni les « carrières » dans leurs vicissitudes, ni la mort dans ses surprises. Même lorsqu'il s'agit d'éminents serviteurs de notre idéal. Ceux-là dont l'action n'est point éphémère, nous savons où les reprendre au bout de quelques mois ou de quelques années — à l'occasion, tantôt d'une publication qui ressuscite leur figure morale, tantôt d'une œuvre qui atteste la survie de leur influence. Ainsi retrouverons-nous un jour, pour ne parler que d'eux, un archiviste de grande lignée, ce Max Bruchet qui, sur le double terrain de la mise en oeuvre et de l'organisation, fut un maître — ou cet original et vigoureux Georges des Marez dont les derniers travaux, par leur solidité et leur verdeur, rendirent la mort encore plus regrettable. Aujourd'hui, c'est d'Albert Mathiez que nous conduit à dire deux mots la publication, dans ces Annales historiques de la Révolution française qu'il fonda, fit vivre et sut rendre efficaces, d'un cahier entièrement consacré à sa mémoire.
page 573 Note 1. Hommage à Albert Mathiez, Cahier n° 51, IXe année, mai-juin 1932 : articles, souvenirs, discours de Mrs Lefebvbe, Babbagallo, Gottschalr, Rufer, Wendel, Troux, Micron, Schnerb, Jacob, Calvet, Godechot, Burnet, Delacroix, Trahard, Martin et Poulet.
page 574 Note 1. M. Georges Lefebvre succède également à M. Mathiez dans la direction de la Collection les Classiques de la Révolution française (Librairie Armand Colin).
page 575 Note 1. Il s'agit de sa thèse sur la Théophilanthropie et le culte décadaire publiée en 1904 et composée au moment où, dans nos milieux de normaliens et de jeunes universitaires, les prises de l'Année sociologique commençaient à s'assurer. Il faut ajouter, du reste, que le « sociologisme » ne fut qu'un bref épisode dans la vie de Mathiez. Ses travaux ultérieurs n'en portent plus la marque — loin de là, et peut-être trop loin de là.
page 575 Note 2. Mathiez n'a jamais manifesté pour le matérialisme historique un enthousiasme exagéré, tout au contraire. Et cependant, n'est-il pas curieux de voir que, lorsqu'il oppose, par exemple, les Girondins, incarnation de la haute bourgeoisie, aux Montagnards porteparoles de la démocratie, lui, ce méfiant, cet ennemi résolu des généralisations abusives, cet apologiste du travail minutieux et patient de recherche historique — il enlumine une image simplifiée, plutôt qu'il ne peint « au vrai » un tableau très changeant et très nuancé ?