Les psychotropes ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché chez l’enfant et l’adolescent sont essentiellement des anciennes molécules aux indications limitées. En effet, les études sur la iatrogénie des psychotropes en population pédiatrique restent peu nombreuses et les résultats d’études en population adulte ne sont pas toujours extrapolables chez l’enfant.
Le métabolisme de l’enfant et de l’adolescent étant différent, la pharmacocinétique des molécules utilisées différerait entraînant une moins bonne tolérance. Les effets indésirables sont ainsi plus fréquents qu’en population adulte notamment le syndrome métabolique et les troubles endocriniens comme l’hyperprolactinémie secondaire à la prise d’antipsychotiques.
Les effets indésirables les plus fréquemment observés lors de la prescription d’antipsychotiques regroupent la sédation, la prise de poids, les dyskinésies tardives et l’hyperprolactinémie. Cette iatrogénie peut majorer à long terme les risques de maladie cardiovasculaires ou d’ostéoporose. Les auteurs proposent un ajustement de ces traitements et une surveillance spécifique pour une meilleure prévention des risques ultérieurs.
La prescription d’antidépresseurs repose sur une évaluation du ratio bénéfice-risque lorsque la psychothérapie seule (thérapeutique de première intention) est jugée inefficace. Le principal risque iatrogène rapporté est alors la faible augmentation du risque de passage à l’acte suicidaire. L’usage des anxiolytiques, notamment des benzodiazépines doit être limité dans cette population face aux risques d’accoutumance, d’effet désinhibiteur et de troubles mnésiques associés.
La prescription de psychotropes chez l’enfant ou l’adolescent s’inscrit donc dans une prise en charge globale. L’information du patient et de ses parents est essentielle. Une surveillance somatique et psychiatrique étroite permettra une prise en charge précoce de tout effet iatrogène, garantissant ainsi une meilleure adhésion à long terme et la prévention d’effets iatrogènes à révélation ultérieure. La monothérapie doit être privilégiée et sa pertinence régulièrement questionnée.