Les Siluroidei sont connus pour avoir, en milieu naturel, une activité trophique essentiellement nocturne. Ceci a été confirmé au cours d'expériences réalisées en conditions d'accès constant à une source de nourriture, ou encore à l'aide de distributeurs d'aliments à la demande. Cependant, en conditions limitantes en température ou en oxygène, l'activité trophique de certains Siluroidei devient dépendante de ces deux facteurs, et n'est plus synchronisée par l'alternance jour/nuit. Le rythme nycthéméral d'activité trophique des espèces étudiées présenterait donc une acrophase préférentiellement nocturne, mais posséderait une certaine plasticité. L'existence d'un contrôle d'origine endogène de ce rythme est aussi discuté. Rares sont les poissons Siluroidei qui refusent de s'alimenter lors de distributions diurnes d'aliments. Il convient d'évaluer les conséquences que pourraient avoir sur la croissance des horaires d'alimentation non synchrones avec les rythmes alimentaires. L'effet de l'heure des repas sur les performances de croissance montrent une tendance générale à une croissance supérieure chez les animaux nourris de nuit par rapport aux animaux nourris de jour. Cependant, le mode de distribution choisi (en repas ou en continu) semble avoir plus d'influence que l'heure de distribution sur les performances de croissance. Certains auteurs ont aussi montré une augmentation de l'adiposité des poissons lorsqu'ils n'étaient pas nourris en phase avec leur rythme alimentaire.