L'évolution annuelle du rapport gonado-somatique (RGS) de mâles et femelles d'atipa (Hoplosternum littorale) collectés mensuellement sur le marais de Kaw (Guyane française) a été comparée au régime local des pluies. Les résultats obtenus sur les femelles ont été comparés à ceux publiés pour Trinidad et Marajo (Brésil). Quel que soit le site, la valeur maximale du RGS, compris, en moyenne entre 11 et 15 selon la localité, coïncide avec le premier maximum pluvieux (juillet à Trinidad, janvier à Kaw, février à Marajo). Cependant, son augmentation débute pendant la saison sèche (mars-avril à Trinidad, août-septembre à Kaw, octobre-novembre à Marajo), après une période « réfractaire » vraisemblablement obligatoire et nécessaire à la reconstitution des réserves énergétiques. L'analyse des données issues d'un échantillon plus restreint prélevé sur une autre localité guyanaise (crique Macouria) confirme ce résultat. Les mesures physicochimiques de l'eau réalisées sur cette dernière localité ont permis de montrer, au cours de la période précoce de la maturation gonadique en novembre, une coïncidence entre l'augmentation de la conductivité (72 à 167 μ/cm2) et celle du RGS des femelles (0 à 6 %) ou des mâles (0 à 0,2 %). Cependant, passée cette période, bien que la valeur de la conductivité baisse (de 167 à 67 μS/cm2 de décembre à janvier), la croissance du RGS se poursuit (6 à 12 % chez les femelles; 0,2 à 0,6 % chez les mâles). La chute de la valeur de la conductivité n'enraye donc pas la poursuite du processus de maturation gonadique.