Les AVP sont le principal pourvoyeur d’ESPT (Kupchik et al., 2007), dont la prévalence fluctue de 6 à 45 % entre les études (Heron-Delaney et al., 2013). En l’absence de repérage clinique, l’ESPT peut se chroniciser (Kessler et al., 1995). Les outils actuels permettent son diagnostic (Jackson et al., 2011), mais pas de dépister précocement les sujets à risque de développer un ESPT post-AVP en aigu (8 semaines) comme en chronique (6 mois) ou en tardif (1 an). Nous présentons une étude longitudinale réalisée sur 274 patients répartis sur 6 centres de traumatologie ayant pour objectif principal de valider un outil infirmier de dépistage précoce d’ESPT après un AVP (DEPITAC). Dix questions ont été soumises à tout patient hospitalisé dans les 15 jours après un AVP, ainsi qu’une PDI et un MINI DSM-IV. La PCL-S (cut-off à 44) a permis le diagnostic à 8 semaines, 6 mois et 1 an. L’analyse statistique a été réalisée avec le logiciel SAS Institute 9.4. Le score total DEPITAC était significativement associé au diagnostic d’ESPT à 1 an (OR : 1,43 ; IC95 % : 1,14–1,79) avec un pouvoir discriminant de 0,64 (IC95 % : 0,56–0,72). DEPITAC était corrélé à l’échelle PDI (p < 0,0001) avec un faible coefficient de corrélation (r = 0,32) montrant une faible redondance. Seules 3 questions après analyses bivariées s’avèrent significatives : « présence d’autres blessés ou décédés lors de l’AVP », « présence d’une dissociation post-AVP » et « s’être vu mourir lors de l’AVP » avec un pouvoir discriminant de 0,65 (IC95 % : 0,57–0,73). Aucun effet centre n’a été mis en évidence (p = 0,90). Nos résultats semblent montrer qu’à l’aide de seulement 3 questions de dépistage, les équipes infirmières pourraient repérer les patients à risque de développer un ESPT aigu ou tardif, leur permettant ainsi d’alerter précocement les équipes psychiatriques de liaison ou de pschotraumatologie.