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SFAP – La consanguinité : risque d’anomalies génétiques

Published online by Cambridge University Press:  15 April 2020

M. Taleb*
Affiliation:
Nouvel hôpital de Navarre, site de Vernon, Vernon, France
*
*Adresse e-mail:[email protected]

Abstract

Une étude prospective parue dans The Lancet[1] a considéré la consanguinité comme un facteur de risque majeur d’anomalies congénitales. Les auteurs ont analysé les données d’une cohorte de naissance, entre 2007 et 2011 à Bradford, ville multiéthnique, située dans l’ouest de l’Angleterre et qui comprend notamment une forte communauté pakistanaise. La cohorte comprenait 13 776 nouveau-nés. Sur l’ensemble de la cohorte, 386 (3 %) avaient une anomalie congénitale. Le risque était plus élevé pour les mères d’origine pakistanaise, dont 18 % des bébés étaient issus d’unions entre cousins au premier degré, ce qui multiplie par deux le risque de malformations des enfants. Globalement, un cinquième de la population humaine dans le monde vit dans des communautés ayant une préférence pour les mariages consanguins et au moins 8,5 % des enfants ont des parents consanguins [2]. La consanguinité est une tendance sociale profondément enracinée parmi les populations au Moyen-Orient, en Asie occidentale et en Afrique du Nord, ainsi que parmi les émigrants de ces communautés résidant aujourd’hui en Amérique du Nord, en Europe et en Australie. Les conséquences de ces unions sur la fréquence des maladies à déterminisme génétique sont importantes. À côté de l’augmentation d’incidence des maladies autosomales récessives, la consanguinité serait également incriminée dans l’augmentation des maladies complexes, multifactorielles telles que les troubles mentaux [3]. Les rares études d’épidémiologie génétique auprès de populations consanguines et/ou constituant des isolats géographiques confirment l’existence d’un lien significatif entre consanguinité et troubles mentaux, l’augmentation du risque au sein de la descendance des couples consanguins et augmentation de la fréquence de la schizophrénie et des troubles bipolaires dans la descendance de parents consanguins [4]. Cette session va permettre à de jeunes chercheurs algériens de présenter leurs travaux sur la consanguinité, la première étude concernant la schizophrénie et le trouble bipolaire, la seconde l’épilepsie.

Type
Congrès français de psychiatrie: Rencontres avec l’expert
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2015

Déclaration de liens d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

References

Références

Sheridan, E.Wright, J.Small, N.Corry, P.C.Oddie, S.Whibley, C., et al.Risk factors for congenital anomaly in a multiethnic birth cohort: an analysis of the Born in Bradford study. Lancet 2013;382:(9901)13501359.CrossRefGoogle Scholar
Modell, B.Darr, A.Science and society: genetic counseling and customary consanguineous marriage. Nat Rev Genet 2002;3:(3)225229.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Bittles, A.H.Black, M.L.Evolution in health and medicine Sackler colloquium: consanguinity, human evolution, and complex diseases. Proc Natl Acad Sci U S A 107Suppl. 12010 17791786.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Dahdouh-Guermouche, A.Taleb, M.Courtet, P.Semaoune, B.Malafosse, A.Consanguinité, schizophrénie et trouble bipolaire. Ann Med Psychol 2013; 171: 246250.Google Scholar
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