La situation des finances publiques pour l'année 1964 se traduisit par un déficit budgétaire brut de 41 milliards environ. Sans doute le budget ordinaire laissait-il un boni de 2,5 milliards par différence entre les recettes de 157,8 milliards et les dépenses de 155,3 milliards, fait qui ne s'était plus produit depuis 1957 où le boni fut de 7,8 milliards, mais le Ministre des Finances se trouva confronté avec les obligations suivantes : Dépenses extraordinaires 24,2 milliards, Fonds des Routes 5,9 milliards, Amortissements non prévus au budget 13 milliards, Encaisse des comptables 1,2 milliard, soit au total 44,3 milliards. Compte tenu du boni de 2,5 milliards du budget ordinaire déjà mentionné, de 300 millions de recettes extraordinaires et de 300 millions de solde des opérations sur fonds de tiers, la somme d'argent à trouver était de 41 milliards en chiffres ronds. En d'autres termes, cette somme représente ce qui est généralement appelé l'impasse budgétaire de 28 milliards et les amortissements de 13 milliards non prévus au budget. Pour y faire face, le Gouvernement procéda à quatre émissions publiques à relativement long terme en Belgique pour un total brut de 35,1 milliards et à des emprunts à court et moyen terme en Belgique et à l'étranger pour la différence, soit environ 6 milliards.