Published online by Cambridge University Press: 28 April 2020
Les protocoles du test de frustration de Rosenzweig de vingt et un sujets présentant un phénomène de Raynaud ont été analysés, dans le cadre d’une investigation psychodynamique effectuée à l’occasion d’une hospitalisation pour bilan étiologique et sans aucune sélection préalable. Par la suite, 13 des 21 sujets ont été considérés, d’après des critères physiques cliniques et paracliniques, comme des Raynaud primitifs (RI) et 8 comme des Raynaud secondaires (RII), le plus souvent d’origine sclérodermique. L’âge moyen des RII est plus élevé. L’investigation psychodynamique a été effectuée dans la méconnaissance mutuelle du diagnostic étiologique de la part du patient (à l’exception de 2 cas) et de l’investigateur.
Les résultats évoquent plusieurs différences dans le maniement de l’agressivité en situation de frustration et dans les stratégies de gestion des conflits, entre les RI et les RII. Les premiers extériorisent plus difficilement leur agressivité et ont recours plus fréquemment que les RII à des comportements d’esquive, se montrant plus passifs, plus conciliants mais aussi plus culpabilisés dans une situation de conflit. Les seconds paraissent plus à l’aise pour extérioriser leur agressivité et se montrent tendus vers la recherche d’une solution aux problèmes posés, tout en manifestant plus d’irritabilité que les RI devant la situation frustrante. En revanche, malgré une attitude globalement conformiste, leurs réponses ne concordent pas suffisamment avec les reponses “banales” de la population d’étalonnage ; en outre, l’extériorisation de l’agressivité chez les RII est bloquée lorsqu’elle menace directement le personnage frustrant, surtout si ce dernier joue un rôle parental interdicteur (rôle “surmoïque”). Les diverses attitudes défensives ne sont liées ni à l’âge ni à la durée d’évolution de la maladie chez les RI, alors que les RII extériorisent d’autant plus volontiers leur agressivité que leur maladie évolue depuis longtemps ; cette modification pourrait se faire au prix d’une vulnérabilité accrue face au stress et contribuer ainsi à la survenue d’une affection plus grave, à type de sclérodermie.
The protocols of the Rosenzweig frustration test were analyzed in 21 subjects with Raynaud's phenomenon during a psychodynamic investigation on the occasion of hospitalization to determine etiology, without prior selection. As a function of clinical and paraclinical physical criteria, 13 of the 21 subjects were subsequently considered as presenting idiopathic Raynaud's disease (RI) and 8 as presenting Raynaud's secondary phenomenon (RII), most often of sclerodermal origin. Mean age in the RII group was higher. The psychodynamic investigation was carried out without knowledge of the etiological diagnosis by either the patients (except in 2 cases) or the investigator.
Results suggest several differences between RI and RII subjects as regards conflict management strategies and management of aggressivity in a frustration situation. RI subjects had greater difficulty exteriorizing their aggressivity, resorting to evasive behavior more frequently than the R II group, and appearing more passive and conciliating but also more guilt-ridden in a conflict situation. On the other hand, RII subjects showed readier exteriorization of aggressivity, tended to seek a solution to the problems posed, but manifest more irritability than RI subjects when confronted with the frustration situation. Nevertheless, despite an overall conformist attitude, their answers did not sufficiently match the “banal” answers of the control population. Moreover, the exteriorization of aggressivity in RII subjects was blockcd when this directly menaced the person constituting the source of frustration, particularly if the latter played a forbidding parental role (“super-ego” role). Whereas the various defensive attitudes were correlated with neither age nor duration of evolution of the disease in RI subjects, readiness to exteriorize aggressivity on the part of RII subjects was directly proportional to the duration of illness; this modification could be manifest at the cost of increased vulnerability when confronted with stress, and thus contribute towards the onset of more severe sclerodermal-type pathology.
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