Le triage des victimes en nombre s'impose aujourd'hui comme une nécessité opérationnelle. Les deux actions complémentaires qui le caractérisent: catégorisation des blessés et dispensation des soins d'urgence sont universellement admis. Il a plusieurs buts: repérer les blessés les plus graves pour leur donner les soins dans les meilleurs délais, les regrouper par niveaux de soins afin d'y consacrer les sauveteurs-soignants correspondants, mieux gérer les flux de blessés et dans le même temps administrer les premiers soins. Le triage de victimes de catastrophes civiles, a longtemps été considéré en France comme un acte médical, réalisé par les seuls médecins placés à l'entrée du Poste Médical Avancé, où sont dispensés les soins d'urgence et la mise en condition des victimes, nécessaires à leur évacuation vers les structures d'accueil et de soins. Aujourd'hui, notamment sous l'influence anglo-saxone un triage préalable est effectué par les sauveteurs sur le terrain, afin de catégoriser les victimes du ramassage avant leur transfert sur le PMA: ce pré-triage, premier triage, est connu sous le nom de « Simple Triage And Rapid Treatment ». Une synthèse est nécessaire afin notamment que dans des conditions d'intervention internationalisées, les personnels de sauvetage et de soins d'urgence disposent d'une méthode à application universelle. Cela est rendu possible en soulignant l'aspect dynamique du triage qui se réalise et se complète d'étape en étape: sur le terrain au moment du ramassage par les sauveteurs, médicalisés ou non, au niveau du PMA ou du module de chirurgie vitale où seront pratiquées « damage control », réanimation et mise en condition d'évacuation, à la structure d'accueil ou sera réalisé le triage de vérification. Les critères retenus pour le triage des enfants, des brûlés, des victimes irradiées ou contaminées chimiques, les blessés psychiques viennent compléter les critères fonctionnels et lésionnels classiquement retenus.