Plutôt que le prétexte à une commémoration tapageuse, à une autocélébration des mérites acquis, le 125e anniversaire de la Croix-Rouge suisse doit être l'occasion d'une réflexion sur l'évolution suivie par l'institution, sur son rôle au sein du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que sur la particularité des liens qui l'unissent à la Suisse. Démarche féconde, qui permettra, selon la formule de l'historien Marc Ferro, de «conserver le temps, puis de le rendre intelligible aux autres», mais qui suppose de la part de celui qui l'entreprend de ne pas tenter de reconstruire le passé selon son bon plaisir, et d'éviter de tomber dans l'hagiographie sous le prétexte d'étudier une organisation humanitaire. Comme si le développement de la Croix-Rouge suisse était exempt de tensions, de reculs, de contradictions parfois mal surmontées!