Parmi les nations charitables, la France a, de tout temps, occupé une place de choix. Secourir, aider, faire de l'enseignement d'hygiène, lutter contre la maladie, sont des buts que bien des institutions charitables, religieuses d'abord, puis laïques, ont poursuivi. Nos infirmières de la Croix-Rouge ont des précurseurs sans nombre, et si ces bienfaitrices bénévoles reçoivent l'accueil qu'on donne à de vieux amis, c'est qu'en France elles ne font que continuer une tradition séculaire, fondée sur la charité.

A la demande du Comité international de la Croix-Rouge et de l'Union internationale de secours aux enfants, j'ai quitté Budapest le 22 septembre et suis arrivé à Athènes le 26 septembre pour organiser les premiers secours aux réfugiés grecs débarqués d'Asie Mineure.

La Croix-Rouge ne saurait laisser passer le centenaire de Pasteur sans participer à l'hommage dû à la mémoire du grand savant et du grand philanthrope. N'a-t-elle pas, dans la campagne humanitaire qu'elle poursuit, trouvé dans les découvertes de Pasteur la possibilité de réaliser une grande part de ses efforts?

L'état sanitaire de l'Orient de l'Europe continue à préoccuper le Comité d'hygiène de la Société des Nations et une nouvelle conférence sanitaire internationale s'est réunie fin mars à Varsovie, une année après celle à laquelle le Comité international avait eu l'occasion de participer par l'envoi de deux délégués. La conférence de mars 1922, plus importante que celle d'avril 1921, a réuni des représentants de la plupart des Etats de l'Europe et a voté différentes résolutions pour lesquelles elle a demandé l'appui de la conférence de Gênes en vue d'une action immédiate et énergique.

Sur la proposition du sénateur Ciraolo, président de la Croix-Rouge italienne à la Xme Conférence internationale de la Croix-Rouge, dans sa séance du 6 avril 1921, la Xme Conférence internationale de la Croix-Rouge a invité « le Comité international de la Croix-Rouge à examiner la possibilité de recommander aux gouvernements signataires de la Convention de Genève la conclusion d'une nouvelle convention dans le sens d'une reconnaissance plus étendue de la Croix-Rouge, de son rôle de paix et spécialement de ses fonctions de secours aux populations atteintes par des calamités publiques.

Le Dr G. A. Bohny, — fils du distingué médecin en chef de la Croix-Rouge suisse pendant la guerre, le colonel Bohny, président actuel de la Croix-Rouge suisse, et de Mme Bohny qui s'est consacrée avec l'abnégation que l'on sait au service du transport des grands blessés à travers la Suisse, — a eu la bonne idée de choisir comme sujet la Croix-Rouge pour sa thèse de docteur en droit. S'étant renseigné à la source même, soit aux archives du Comité international que nous lui avons volontiers ouvertes, il a fait un travail de recherches analogue à celui qu'avait fait il y a plusieurs années le professeur Bogajewsky. Mais heureusement pour les lecteurs, ses études consciencieuses ont abouti non plus à un gros ouvrage en russe, mais à une importante monographie en allemand, dont l'aimable auteur a bien voulu nous offrir un exemplaire, même avant son impression.

Le gouvernement d'Odessa n'a pas été reconnu par les autorités soviétiques comme étant atteint par la famine. On a considéré sa situation comme inquiétante, alors qu'en réalité la famine y sévit dans toute son horreur. L'an passé déjà la récolte avait été de 75% au-dessous de la consommation normale. Cette année, deux petits districts seulement ont eu une bonne récolte et la famine qui a éclaté n'est une surprise pour personne à Odessa.

L'Entr'aide a été fondée et organisée par la Fédération universelle des Associations chrétiennes d'Etudiants. C'est donc celle-ci que nous devons, en premier lieu, présenter à nos lecteurs.

Un ordre étant venu de Washington de clore l'action américaine en Europe le 30 juin 1922, les directeurs des divers champs d'action européens furent convoqués à Paris, les 2–3 fevrier dernier, pour dresser l'inventaire de ce qui avait été fait en matière d'hygiène infantile et préparer la liquidation de l'action. Le procès-verbal de cette «conférence médicale», qui vient d'être publié en une forte brochure donne une idée très complète des buts, des méthodes et des succès de la Croix-Rouge américaine, en même temps que de l'esprit qui a animé la grande organisation américaine sur le sol européen. Notre article n'est qu'un résumé de cette brochure.

L'armistice du 11 novembre 1918 ayant prévu le rapatriement des prisonniers russes se trouvant encore en Allemagne après le traité de Brest-Litowsk et celui des prisonniers de guerre allemands retenus en Russie, le Comité international de la Croix-Rouge s'est mis immédiatement à l'œuvre par des démarches instantes auprès des gouvernements. Au début de janvier 1920 il était prié officiellement par le gouvemement allemand d'assurer cette œuvre humanitaire, demande qui lui fut adressée également, en faveur de leurs ressortissants demeurés en Russie, par les gouvernements tchèque, autrichien et hongrois.

A la fin du mois de juillet 1921, le Comité international de la Croix-Rouge recevait de ses délégués en Europe orientale et de diverses organisations russes, des lettres et des télégrammes lui demandant d'intervenir en faveur de la Russie acculée à la famine par l'insuffisance des récoltes et gravement atteinte par les épidémies. Le 2 août, le gouvernement tchécoslovaque adressait à la Commission mixte du Comité international de la Croix-Rouge et de la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, une lettre dans laquelle il lui demandait officiellement de se charger de l'organisation des secours en collaboration avec le Comité international à créer.

Le Comité international de la Croix-Rouge a été nanti dès 1921 de différentes plaintes concernant le traitement des populations turques de la Thrace. Une demande instante d'intervention lui est parvenue de la part du Comité turc de la Thrace en décembre 1921. Ce Comité nous informait que « dés le lendemain de l'investissement de la Thrace, les autorités helléniques inaugurérent dans cette contrée paisible une politique visant à l'anéantissement de l'élément turc qui constitue la majorité de la population. « Cette politique, ajoutait le rapport du Comité turc, se traduisit par des actes féroces, actes contraires au droit, contraires aux principes les plus élémentaires de l'humanité. Les Grecs, nous disait-on, ont détruit tous les villages musulmans de la zone septentrionale de la Thrace orientale ; ils en ont massacré la population innocente et inoffensive ; ceux qui purent échapper au carnage se sont enfuis dans les forêts où ils mènent une vie de bêtes, traquées par les soldats hellènes et impitoyablement exterminés… Le sort des Musulmans qui restent encore en Thrace est des plus terrible; sous des prétextes les plus futiles ou même sans raison plausible, ils sont passés par les armes ou meurent sous la bastonnade… Jusqu'au mois de septembre les hommes de 8 villages turcs ont été massacrés jusqu'au dernier.»

Il nous paraît tout à fait inutile d'insister ici sur l'influence pernicieuse de l'opium en particulier et des stupéfiants en général. D'éminents médecins ont suffisamment démontré quels ravages ces drogues accomplissent, quelles conséquences inévitables, physiques et intellectuelles, frappaient sans tarder les esclaves des stupéfiants.

Pour faire face aux devoirs multiples qui lui incombaient pendant la dure période que nous venons de traverser, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge se sont efforcées de réunir des fonds.

Le gouvernement français eut le premier l'idée et l'initiative de l'émission d'un timbre de la Croix-Rouge. Il surchargea simplement le timbre ordinaire de 10 centimes d'une croix et d'un chiffre 5 représentant la surtaxe (fig. no 1), ces timbres étaient vendus 15 centimes, dont 10 pour la poste et 5 pour l'œuvre. Cette émission qui date du mois d'août 1914, a eu un tirage de 2,025,000 timbres.

Une des résolutions de la Xme Conférence internationale de la Croix-Rouge faisait un devoir au Comité international de la Croix-Rouge et à la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge d'adresser «un appel à tous les peuples du monde pour les exhorter à combattre l'esprit de guerre qui plane encore sur le monde».

L'Association internationale pour la protection de l'enfance, fondée l'année dernière à Bruxelles, vient de tenir dans cette ville la première session ordinaire de son Comité. Il s'agissait en premier lieu de procéder à la nomination du Bureau définitif du Comité, de régler différentes questions d'organisation, puis d'orienter l'activité de l'Association vers les buts pratiques qu'elle doit atteindre.

Quoique le Conseil international des femmes, créé en 1888, aît maintenant près de 35 ans d'existence et compte a l'heure actuelle entre 25 et 30 millions de membres dans 35 pays différents, il n'est peut-être pas suffisamment connu en dehors des milieux exclusivement féminins. Peu de gens en effet, se rendent compte que, bien longtemps avant la création de cette Société des Nations dont nous avons salué la venue avec joie et confiance, les femmes s'étaient préoccupées de créer entre elles un lien international puissant qui leur permît l'étude en commun, dans un esprit de large impartialité, de tous les problèmes d'ordre moral, social ou économique que notre siècle a vu éclore. Ce lien fut placé d'emblée sous l'égide de la règie d'or : «Faites à autrui ce que vous voudriez qu'on vous fît à vous-mêmes», et c'est ainsi que débute l'acte constitutif de cette Société féminine des nations, à laquelle nous sommes fières d'appartenir.

La signature du traité de Brest-Litovsk et le commencement de la révolution de 1917 marquèrent le debut d'une vraie migration de peuples à travers l'Ukraine. Des masses humaines énormes se mouvaient en tous sens à travers son territoire; elles continuent de se mouvoir encore maintenant, quoique à vrai dire dans une mesure moindre. Ce furent d'abord des foules de soldats de l'armée russe rentrant en désordre des fronts roumains et du sud-ouest. En mêrae temps arrivaient du côté du nord de grandes quantités de soldats ukrainiens revenant d'autres points de la ligne immense des fronts russes. Vinrent ensuite des centaines de milliers de prisonniers de guerre russes et ukrainiens, revenant d'Autriche et d'Allemagne, se déplaçant aussi vite et dans un désordre encore plus accentué. A leur rencontre venaient des foules de prisonniers de guerre allemands, autrichiens, hongrois et autres.

Pendant sa visite à Copenhague, M. Paul Des Gouttes m'a demandé de bien vouloir donner quelques renseignements relativement au travail de la Croix-Rouge danoise.

Partant de l'idée que le travail des différentes Croix-Rouges nationales se ressemble à beaucoup d'égards et qu'en ce qui concerne les tâches courantes, la Croix-Rouge d'un petit pays ne peut guère se targuer d'innover, je citerai cependant deux ou trois activités qui contiennent peut-être des idées qu'on pourra aussi faire fructifier ailleurs.

La situation intérieure de la Russie empêche depuis plusieurs années un grand nombre de ressortissants de ce pays de rentrer dans leurs foyers. L'évacuation du sud de la Russie par les armées Denikine et Wrangel, en 1919 et 1920, amena encore un grand nombre de citoyens russes dans le reste de l'Europe, spécialement à Constantinople et dans les Balkans. Le nombre de réfugiés russes à l'étranger, se trouvant en grande partie sans moyens d'existence suffisants, était indiqué au début de 1921 comme étant de 785,000 au minimum, en Europe seulement.