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Published online by Cambridge University Press: 19 April 2010
Le Comité international de la Croix-Rouge a été nanti dès 1921 de différentes plaintes concernant le traitement des populations turques de la Thrace. Une demande instante d'intervention lui est parvenue de la part du Comité turc de la Thrace en décembre 1921. Ce Comité nous informait que « dés le lendemain de l'investissement de la Thrace, les autorités helléniques inaugurérent dans cette contrée paisible une politique visant à l'anéantissement de l'élément turc qui constitue la majorité de la population. « Cette politique, ajoutait le rapport du Comité turc, se traduisit par des actes féroces, actes contraires au droit, contraires aux principes les plus élémentaires de l'humanité. Les Grecs, nous disait-on, ont détruit tous les villages musulmans de la zone septentrionale de la Thrace orientale ; ils en ont massacré la population innocente et inoffensive ; ceux qui purent échapper au carnage se sont enfuis dans les forêts où ils mènent une vie de bêtes, traquées par les soldats hellènes et impitoyablement exterminés… Le sort des Musulmans qui restent encore en Thrace est des plus terrible; sous des prétextes les plus futiles ou même sans raison plausible, ils sont passés par les armes ou meurent sous la bastonnade… Jusqu'au mois de septembre les hommes de 8 villages turcs ont été massacrés jusqu'au dernier.»
1 Il importe de constater que les demandes de mission adressées au Comité international de la Croix-Rouge en faveur des populations turques de la Thrace n'émanent pas du gouvernement d'Angora, mais, comme il ressort des rapports mentionnés plus haut, du Comité turc de Thrace et des réfugiés turcs de la Thrace en Bulgarie. Le Croissant-Rouge ottoman vient de son côté d'insister auprès du Comité international de la Croix-Rouge dans le même sens.