En 1946, après la fin de la deuxième guerre mondiale, la population de l'Australie s'élevait à sept millions d'habitants. En 1957, elle était de neuf millions 750.000 et elle a atteint, en 1959, dix millions. Et le fait qu'elle soit relativement faible, en comparaison de la vaste étendue du territoire, constitue pour l'Australie un problème majeur. Il y a lieu d'ajouter aux 7.704.164,79 km2 de son territoire ceux de la Papouasie, soit 234.498,60 km2 et — pour la durée du mandat qui lui a été confié par les Nations Unies — une superficie supplémentaire de 240.870 km2 pour la partie de la Nouvelle Guinée dont l'Australie assume l'administration. Ces chiffres représentent un total global de plus de 8 millions de km2, couvrant un territoire qui mesure 3.218.620 km. d'est en ouest et 4.023.275 km. Du nord au sud.

C'est done sur le champ de bataille de Solférino qu'est née l'idée de la Croix-Rouge. Plus exactement la Croix-Rouge y a été préfigurée par l'action spontanée de Dunant et des femmes italiennes et c'est dans Un Souvenir de Solférino, éerit trois ans plus tard, que Dunant en a formulé la première expression.

Le fait fondamental qui domine toute la vie internationale en cette seconde moitié du XXe siècle est la tragique division du monde en pays de misère et en pays d'abondance.

Alors que dans certains pays il suffirait d'un bol de riz ou d'un verre de lait supplémentaire chaque jour pour réduire de mortié la mortalité infantile, dans d'autres on gaspille la nourriture et pour soutenir le cours des matières premières on limite la production ou on la détruit.

Dans son livre L'infirmière à travers les âges, L. R. Seymer raconte qu'au temps jadis, les soins infirmiers étaient confiés à des esclaves. Lorsque les soins n'aboutissaient pas à la guérison, le malheureux infirmier mourait avec son maître et comme il y avait beaucoup d'esclaves et peu de maîtres, cela ne marquait pas.

Le monument que l'on se propose d'élever à Genève à la mémoire d'Henry Dunant aura la forme d'une allégorie. Un ange y figurera, les ailes largement déployées. Ces ailes donneront, sans doute, l'impression d'un mouvement, d'un envol vers les lieux où se trouvent ceux que le grand Genevois voulait secourir, les soldats blessés dans les combats. Mais ce n'est pas tout.

En cette année du centenaire de l'idée de la Croix-Rouge, la Revue internationale a demandé à plusieurs personnalités d'exposer la signification du geste de Dunant à Solférino. C'est ainsi que MM. Boissier, président du CICR, Dunning, secrétaire général de la Ligue, Siordet, vice-président du CICR, sont déjà venus rappeler le sens même du message de la Croix-Rouge et son importance dans le monde contemporain. D'autres viendront encore.

La fondation de la Croix-Rouge en 1863 par Henry Dunant, le Général Dufour, Gustave Moynier, le docteur Louis Appia et le docteur Théodore Maunoir, marque une double révolution. Dans les Services de santé des Armées d'abord qui voient surgir à leurs côtés des Sociétés de secoureurs volontaires dont l'existence même est un rappel de leurs insuffisances et leur inflige un très salutaire coup de garcette. Révolution surtout, un an plus tard, dans le droit des gens. Car la Convention de Genève de 1864 est à l'origine de tout le droit de la guerre écrit des temps modernes. Elle est, dans l'Histoire, le premier traité de droit international relatif à la guerre sur terre.

A la faveur d'un événement, certains hommes trouvent brusquement le sens profond de leur destinée. Pour Henry Dunant, ce jut à Solférino que lui apparut la raison de sa vie et que se trouva illuminé pour toujours le chemin qu'il devait suivre. Il allait lancer sans cesse le même appel aux bonnes volontés, depuis ces journées de juin 1859 où la souffrance des blessés devint sa propre souffrance et où naquit, dans son cœur, l'idée de la Croix-Rouge.

Voici que se termine l'année du centenaire de cette idée. Anniversaire qui incita chacun à méditer sur ce qu'est le service du prochain, sur notre tâche quotidienne et notre responsabilité à l'égard d'autrui. Ce sont les thèmes traités dans les discours de MM. Siordet et Bodmer dont nous publions, ci-après, d'importants passages et qui, tous deux, ont été prononcés lors de manifestations organisées par la Croix-Rouge allemande dans la République fédérale: le premier, le 14 juin à Hambourg, le second, le 21 juin, à Bonn.

Les célébrations destinées à marquer le centenaire de la naissance de l'idée de la Croix-Rouge ont pris, pour tous ceux qui s'y sont associés, une profonde signification et furent une occasion bienvenue de jeter un regard sur l'œuvre immense accomplie depuis ces jours décisifs de 1859 où Henry Dunant soigna les blessés de Solférino. Dans tous les pays où existent des Sociétés de la Croix-Rouge, du Croissant-Rouge ou du Lion et Soleil Rouges, c'est-à-dire pratiquement dans toutes les régions du monde, ce grand centenaire a été célébré de diverses manières. Mais c'est sur le théâtre même des événements dramatiques d'il y a cent ans que la commémoration a revétu le plus d'éclat; c'est dans ces lieux célèbres que se sont réunies les plus grandes foules venues partout apporter leur hommage à la mémoire de l'illustre Genevois auquel la Croix-Rouge doit son existence.

L'Année Mondiale du Réfugié s'est ouverte en juin 1959. Le moment apparaît done propice pour une évaluation et un exposé des activités du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. C'est, en effet, autour du Haut-Commissariat établi a Genéve que se cristallise une grande partie des efforts accomplis de nos jours pour résoudre, s'il se peut, et d'une façon définitive, les problèmes des réfugiés sous son mandat, réfugiés qui se trouvent disséminés dans toutes les parties du monde.

On se rappelle que la Croix-Rouge allemande a organisé ces années dernières deux rencontres internationales d'éducateurs dans l'île de Mainau.

Pour faire suite à ces réunions, la Croix-Rouge suisse décida de patronner une nouvelle rencontre qui eut lieu du 31 mars au 5 avril 1959 dans une propriété qu'elle possède en Italie à Varazze, près de Gênes.

Le 12 août de cette année marque un anniversaire: les quatre Conventions de Genève de 1949 auront dix ans. Au cours de ces deux lustres, elles ont quasiment atteint à l'universalité, gage de leur autorité dans le monde, puisqu'elles ne lient aujourd'hui pas moins de soixante-dix-sept Etats.

Le Comité international de la Croix-Rouge publie un Commentaire de la IIIe Convention de Genève du 12 août 1949 relative au traitement des prisonniers de guerre.

Cet ouvrage, de plus de 834 pages, fait suite aux Commentaires de la Ire Convention, publié par le CICR, en 1952, et à celui de la IVe Convention, publié, par le CICR également, en 1956. La IIIe Convention, qui est un développement des règles dont certaines avaient déjà été posées dans le Règlement de La Haye de 1907, reprises et élargies dans la Convention de 1929, lie actuellement, par suite de ratifications ou d'adhésions, 71 Puissances; c'est dire qu'elle a done pratiquement atteint l'universalité et qu'il était done indiqué de eonsacrer une étude méthodique à ses 143 articles.

En vertu d'un amendement à la constitution danoise du 5 juin 1953, le statut colonial du Groenland fut aboli et l'^le devint partie intégrante du Royaume de Danemark. Cette situation nouvelle fut reconnue par les Nations Unies en 1954. Toutefois, en raison des conditions particuliéres du Groenland, il existe toujours une législation spéciale pour ce pays, adaptée aux us et coutumes de la population.

Certaines grandes institutions, et parmi elles la Croix-Rouge, répandent une lueur d'espérance sur le monde en proie aux luttes et tensions quotidiennes, ce monde qui, hélas, est le nôtre. Au milieu des différends idéologiques et des conflits politiques, la Croix-Rouge s'offre comme un point de ralliement pour tous les hommes désireux de se rendre utiles à leur prochain dans la détresse. La fraternité universelle peut paraître un idéal lointain, difficilement accessible, mais il ne fait aucun doute que la Croix-Rouge, par son oeuvre humanitaire, contribue de façon notable à 'é tablissement de relations de bonne volonté entre les hommes.