« Indépendance politique, confessionnelle et économique », telle est la formule, explicite et somme toute heureuse, que l'on trouve dans l'ancien sommaire des principes fondamentaux.
Les raisons qui exigent l'indépendance sont si manifestes que point n'est besoin de s'y arrêter longuement. Sous peine de ne plus être elle-même, la Croix-Rouge doit être maîtresse de ses décisions, de ses gestes et de ses paroles. Pour pouvoir mieux montrer le chemin de la charité et de sa justice, elle doit rompre certaines attaches avec les pouvoirs constitués. Il faut qu'elle soit libre d'obéir à ses mobiles purement humanitaires, d'appliquer toujours les principes qui lui sont propres, de se montrer égalitaire envers les hommes et de rester universelle. On ne saurait admettre qu'une puissance, de quelque ordre qu'elle soit, risque de la faire dévier de la ligne immuable que seul son idéal lui trace. Cette indépendance sera aussi le gage de sa neutralité. Elle permettra à chaque Société de travailler en communion d'esprit avec ses Sociétés sœurs. En outre, il importe que la Croix-Rouge inspire confiance à tous les hommes qu'elle êeut etre appelée à assister, même et surtout à ceux qui n'appartiennent pas aux cercles dirigeants. Enfin l'institution étant ouverte à toutes les bonnes volontés, sa soumission é une autorité temporelle ou spirituelle en interdirait l'accès à ceux qui ne partageraient pas l'opinion officielle. L'indépendance est done, pour l'action de la Croix-Rouge, une condition seconde mais non moins nécessaire.