Published online by Cambridge University Press: 19 April 2010
« Indépendance politique, confessionnelle et économique », telle est la formule, explicite et somme toute heureuse, que l'on trouve dans l'ancien sommaire des principes fondamentaux.
Les raisons qui exigent l'indépendance sont si manifestes que point n'est besoin de s'y arrêter longuement. Sous peine de ne plus être elle-même, la Croix-Rouge doit être maîtresse de ses décisions, de ses gestes et de ses paroles. Pour pouvoir mieux montrer le chemin de la charité et de sa justice, elle doit rompre certaines attaches avec les pouvoirs constitués. Il faut qu'elle soit libre d'obéir à ses mobiles purement humanitaires, d'appliquer toujours les principes qui lui sont propres, de se montrer égalitaire envers les hommes et de rester universelle. On ne saurait admettre qu'une puissance, de quelque ordre qu'elle soit, risque de la faire dévier de la ligne immuable que seul son idéal lui trace. Cette indépendance sera aussi le gage de sa neutralité. Elle permettra à chaque Société de travailler en communion d'esprit avec ses Sociétés sœurs. En outre, il importe que la Croix-Rouge inspire confiance à tous les hommes qu'elle êeut etre appelée à assister, même et surtout à ceux qui n'appartiennent pas aux cercles dirigeants. Enfin l'institution étant ouverte à toutes les bonnes volontés, sa soumission é une autorité temporelle ou spirituelle en interdirait l'accès à ceux qui ne partageraient pas l'opinion officielle. L'indépendance est done, pour l'action de la Croix-Rouge, une condition seconde mais non moins nécessaire.
page 781 note 1 Compte rendu de la XVIIIe Conférence internationale de la Croix-Rouge, Toronto, 1952, p. 104.Google Scholar
page 781 note 2 Cette condition est exprimée dans les principes formulés par la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge.
page 782 note 1 Nous verrons également, dans la seconde partie de notre étude, que la Croix-Rouge doit pouvoir être l'œuvre de tous.
page 783 note 1 En 1927, les Sociétés nationales des pays scandinaves se retirèrent de la Ligue, pour une période assez brève d'ailleurs, jugeant trop étendus les pouvoirs que l'on entendait confier au Conseil des gouverneurs.
page 784 note 1 Les pays dans lesquels une Société de la Croix-Rouge (ou du Croissant-Rouge) n'a pas encore vu le jour sont très peu nombreux. Ce sont, au principal, quelques Etats de l'Arabie, le Népal et, à notre connaissance, la Mongolie. Dans certains autres pays, tels que la Corée du Nord, les Etats indochinois, Israël, le Libéria et la Libye, une Société est en train de se former, ou, existant déjà, n'a pu pour l'instant, en raison de diverses circonstances, être officiellement reconnue.
page 786 note 1 D'ailleurs l'universalité de la Croix-Rouge est liée à celle des Conventions de Genève, les règlements ne permettant de reconnaitre une Société nationale que dans un pays où ces Conventions sont en vigueur.
page 787 note 1 Sur l'idée que le droit international est loin d'avoir pour seul objet de régler des rapports interétatiques, mais que la protection de l'individu y tient une part importante, nous renvoyons le lecteur à l'étude très complète de M. le professeur Maurice Bourquin: La position de l'individu dans l'ordre juridique international, Revue internationale de la Croix-Rouge, novembre et décembre 1954.