La dépression est une pathologie invalidante et récurrente. En effet, après un premier épisode dépressif caractérisé, le risque de rechute est estimé à 50 %. À l’heure actuelle, les processus physiopathologiques impliqués dans cette pathologie restent encore mal compris [2]. L’Arterial Spin Labeling (ASL) est une technique d’imagerie de perfusion innovante, non invasive, permettant une quantification du débit sanguin cérébral [1]. Elle a été utilisée dans l’étude de la perfusion cérébrale dans le trouble dépressif récurrent et résistant [3,4] avec des résultats divergents. Aucune étude n’a encore combiné des données morphométriques et de perfusion (ASL). L’objectif de ce travail est d’étudier les anomalies de perfusion et morphométriques impliquées chez des patients souffrant d’un état dépressif caractérisé et stratifiés en deux populations, les patients résistants et répondeurs aux thérapeutiques usuelles. Une hyper-perfusion de l’amygdale droite (p = 0,02) et de l’hippocampe droit (p = 0,02) chez les patients résistants a été décrite. Il a également été retrouvée une atrophie de régions corticales telles que le cortex orbito-frontal (p < 0,001), le cortex cingulaire antérieur (p = 0,002) chez les patients déprimés, ainsi qu’une hypertrophie des hippocampes droit et gauche (p = 0,004, p < 0,001) des patients résistants en comparaison des répondeurs. Notre étude a pu mettre en exergue que la combinaison des informations à la fois morphométriques et de perfusion permettrait d’améliorer la stratification des patients déprimés et notamment en ce qui concerne la notion de résistance thérapeutique.