Les manifestations bruyantes de la psychose puerpérale, qui peut éclore non seulement dans le service de maternité, mais quelques semaines après l'accouchement, peuvent être masquées par un tableau de dérèglements affectifs mixtes avec des éléments confusionnels.
A partir de cette situation et surtout quand il s'agit d'un premier épisode, il est difficile de faire la part des choses entre un tableau clinique de dépression sévère de post-partum, psychose puerpérale sans manifestations spectaculaires ou pourquoi pas d'un baby blues prolongé et atypique . La notion des limites diagnostiques dans le domaine reste assez floue.
C'est pourquoi la problématique de repérage diagnostique précis des psychoses puerpérales reste de toute actualité.
Les conséquences de la sous-évaluation d'un premier épisode psychotique apparu en lien avec l'accouchement se situent au niveau d'un retard de la prise en charge de la patiente qui porte ces dérives possibles et pour la mère et pour le bébé, et pour l'entourage (père, fratrie, famille, entourage social).
Nous allons illustrer ces réflexions par quelques exemples. Dans un premier temps, nous allons proposer une description de l’évolution de la psychose puerpérale vers un trouble bipolaire chez l'héroïne principale d'un roman contemporain, Sylvie (Christine ANGOT, Les désaxés, éd. Stock, 2004).
Dans un deuxième temps, nous allons nous arrêter sur trois situations cliniques qui montrent plusieurs facettes de la modalité d’évolution de la surprenante et inattendue psychose puerpérale.