M. Watson-Cheyne, chirurgien-consultant au service de Lord Roberts, publie dans la British Medical Review un article dans lequel il constate, à propos des reproches que s'adressent réciproquement tous les belligérants, et qui ont été notamment faits aux Boers dans la guerre anglo-transvaalienne, de tirer sur des hôpitaux et ambulances, combien il est difficile de reconnaître, à la distance à laquelle se fait, actuellement le coup de feu, une unité hospitalière devant bénéficier de la neutralité.

Le Comité de Lisbonne a eu l'heureuse idée de faire traduire, en vue de sa diffusion gratuite tant au Portugal qu'au Brésil, la brochure que nous avons publiée en 1898 sous le titre d'Organisation générale et Programme de la Croix-Rouge, d'après les décisions prises dans les conférences internationales par les fondateurs et les représentants de celle institution. Cette brochure, dont nous avons en son temps annoncé l'édition française, contient, comme on sait, l'exposé du but et de l'organisation de la Croix-Rouge, les principes directeurs qui président aux relations des sociétés avec les gouvernements, à leur activité en temps de paix, en temps de guerre et sur mer ainsi qu'aux rapports internationaux. Aux annexes se trouvent l'énumération des conditions que doit remplir toute société de la Croix-Rouge, le règlement du Fonds Augusta, celui des conférences internationales et le texte de la Convention de Genève.

Le journal dont nous venons de parler publie de nombreux documents dans lesquels nous relevons les faits les plus saillants.

Dasns sa circulaire du 2 janvier 1900, le Conseil invite les succursales à créer des hôpitaux auxiliaires destinés à soigner les soldats légèrement blessés. Plusieurs établissements de ce genre ont été récemment fondés. Le ministre de l'agriculture, M. de Darámji, en a fondé deux pour quarante et trente-six soldats; des engagements ont été pris à cet égard, dans ces derniers temps, par plusieurs particuliers et par des communes.

L'école d'infirmières de la Croix-Rouge suisse, dont nous avons à plus d'une reprise entretenu nos lecteurs, a ouvert ses portes le 1er novembre 1899. Le premier cours d'instruction a commencé avec 6 élèves. Une modeste cérémonie, présidée par M. le Dr Wyttenbach, vice-président du département de l'instruction, a accompagné cette inauguration.

Le Comité central de la Croix-Rouge italienne a appelé aux fonctions de vice-présidents le comte Pompeo Troili Asclepi et le marquis Ruggera Maurigi di Castel Maurigi, député au Parlement, et a fait choix, pour remplacer le regretté comte sénateur Spalletti, du comte Gian Giacomo delle Somaglia.

Il a en outre confirmé dans leurs charges respectives de conseiller juriste honoraire et d'architecte honoraire, M. l'avocat Scipione Lupacchioli et M. l'ingénieur Francesco Settimi.

Parmi les nombreux rapports qui sont parvenus en Europe sur la guerre du Transvaal, il en est qui présentent un. intérêt plus particulier au point de vue de la chirurgie et de la médecine militaires. Signalons-en, dans le nombre, quelques-uns des plus intéressants:

La Société de la Croix-Rouge allemande, a envoyé dans l'Afrique du sud une ambulance composée de 3 médecins (les Drs Matthiolius, Küttner et Hildebrandt), 4 sœurs et 4 infirmiers, avec un matériel suffisant pour soigner 100 blessés. Son principal champ d'opérations a été Jacobsdal. Il suffit de parcourir les lettres parvenues jusqu'ici au Comité central allemand de la part des chefs de cette ambulance pour se faire une idée de son excellente organisation en matériel sanitaire ainsi que du mérite de son personnel. Les autorités militaires anglaises ont payé officiellement un tribut de reconnaissance et d'admiration à cette ambulance, dont les services à Jacobsdal et dans les environs ont été des plus précieux.

Les événements qui se sont déroulés en Extrême-Orient ont provoqué un grand déploiement d'activité au sein de la Croix-Rouge russe. La direction générale a adressé un appel au public, demandant des dons en argent et en nature pour venir en aide aux soldats versant leur sang pour la patrie. Elle a ensuite constitué une commission exécutive, sous la direction de M. Niconoff. son vice-président, et dont M. Koudrine, inspecteur en chef du service de santé des flottes, et M. Remmerte, inspecteur en chef du service de santé des armées, sont membres.

Cette Société, dont nont nous avons déjà une fois entretenu nos lecteurs, a adressé au ministère de l'intérieur une pétition tendant à obtenir que ses insignes ne puissent servir de marque de fabrique; mais sa demande ne fut pas agréée par le ministre.

Pour se conformer aux indications que nous lui avions données, elle en a présenté une autre aux Chambres, tendant à ce que la nation adhère à la Convention de Genève, à laquelle se sont rattachés tous les pays civilisés du globe.

Nous avons donné plus haut les raisons pour lesquelles le Comité international n'avait pas été appelé avant le mois de décembre dernier, alors même que la guerre était depuis longtemps commencée, à élever la voix aux fins d'éveiller la solidarité des sociétés de la Croix-Rouge des Etats neutres en faveur des victimes de la lutte. Plusieurs d'entre ces dernières n'avaient pas attendu cet appel pour agir spontanément et s'acquitter des devoirs de la fraternité internationale. Nous nous reprocherions de ne pas mentionner ici ce qui, à notre connaissance, a été fait par elle dès le début des hostilités.

Le Comité central italien considérant que le service fatigant qui incomberait, en cas de mobilisation, au personnel dirigeant de la Société, requiert l'emploi de forces encore jeunes, a fixé, conformément à ce qui a été fait à cet égard dans l'armée, une limite d'âge pour les différentes fonctions à remplir au sein de la Croix-Rouge. Une fois cette limite d'âge atteinte, le personnel passe dans le service territorial.

Notre circulaire du 17 mars avait pour objet de vous communiquer que l'organisation de l'Agence internationale à Lourenço-Marquès restait encore dépendante de l'accueil que les Comités centraux de Londres, Blœmfontein et Prétoria réserveraient à la prière, que nous leur avions adressée, de vouloir bien y coopérer avec nous par la nomination de leurs délégués.

« Sur l'ordre de S. M. l'impératrice Marie Théodorovna, auguste protectrice de la Société russe de la Croix-Rouge, cette société se prépare à accroître son activité pour assurer un secours prompt et les soins nécessaires aux malades et blessés des armées en campagne dans l'Extrême-Orient; or l'accomplissement intégral de cette tâche importante comporte des dépenses supérieures aux ressources actuelles de la Société.

Depuis un certain temps la Croix-Rouge russe a été autorisée à mettre en vente à son profit des enveloppes de lettres et des cartes postales illustrées, qui commencent à être très populaires. Elles sont destinées à toute espèce de correspondance, mais elles portent une indication disant que les personnes qui en font usage pour l'envoi de cartes de visite peuvent se considérer comme dispensées de faire elles-mêmes les visites auxquelles l'usage les astreint à l'époque de certaines grandes fêtes, visites qui sont parfois très nombreuses et onéreuses, aussi bien pour ceux qui s'en acquittent que pour ceux qui les reçoivent. La pensée de substituer ainsi un acte de bienfaisance à une coutume formaliste, a été admise avec faveur par la population.

Le Comité central italien a envisagé qu'il était de son devoir de rechercher quels étaient les droits à une pension de la part de l'Etat que pouvaient avoir les familles des soldats morts à la bataille d'Adoua. Utilisant à cet effet le reliquat des sommes recueillies pendant la guerre en faveur des blessés, elle a porté devant la Cour des comptes plusieurs recours, en vue de l'obtention de pensions, et a réussi à assurer aux pauvres parents, femmes et enfants des victimes, une compensation matérielle à la perte d'un des leurs. De cette façon la Croix-Rouge continue, longtemps après la fin des hostilités et élargit, dans un esprit vraiment libéral, sa tâche de secourir et de soulager les maux de la guerre qui d'ordinaire durent plus que les ressources destinées à leur soulagement En faisant valoir ainsi les droits de ceux qui en possèdent mais qui eussent été, dans la majorité des cas, incapables de les exercer, elle accomplit une œuvre éminemment humanitaire qui rentre directement dans sa mission.

Les sujets suivants furent traités à la conférence des sociétés provinciales prussiennes de la Croix-Rouge, qui a eu lieu à Berlin le 27 mars dernier.

1. Fondation de comités locaux parmi les organes de l'assistance volontaire en temps de guerre, dans toutes les localités qui pourraient avoir à recueillir des blessés ou être traversées par des troupes.