Le rapport général de la Direction de la Croix-Rouge autrichienne pour l'année 1883–1884 ne signale, dans l'organisation de cette Société, aucun changement important.

Trente-quatre nouvelles Sociétés filiales des Sociétés régionales et quatorze Sociétés filiales des Sociétés de dames se sont formées.

Le nombre des membres, dans la Société patriotique autrichienne, s'est augmenté de 68; il a au contraire diminué de 633 dans les Sociétés régionales et de 520 dans les Sociétés de dames; mais comme cette diminution s'est produite par le passage de beaucoup de membres des Sociétés mères dans les Sociétés filiales, ces dernières comptent cette année 36,094 membres ordinaires, ce qui fait une augmentation de 3670 sur l'année dernière.

Dans une assemblée générale tenue à Berlin le 25 mars, le Dr Hepke a présenté, au nom du Comité de la Société patriotique des Dames, un rapport assez étendu, dans lequel, après une esquisse historique de la Croix-Rouge, il résume et caractérise l'activité des sociétés de dames en Prusse. Ce travail, auquel ont servi de base les rapports annuels des diverses sociétés, contient d'intéressants détails statistiques, sur lesquels nous aurons peutêtre à revenir.

La lumière électrique a déjà trouvé les applications les plus diverses dans la guerre moderne, mais jusqu'à présent elle n'avait été utilisée que pour la défense et pour l'attaque; les puissants faisceaux de rayons lumineux projetés au loin, par terre et par mer, à l'aide de réflecteurs ingénieusement construits, étaient de précieux auxiliaires. Un nouvel emploi de cette lumière la mettra désormais au service de l'humanité en temps de guerre, et l'exposition de Vienne y aura été pour quelque chose.

Incessamment encouragée par la protection de la grande-duchesse Louise et par la sympathie de l'impératrice Augusta, la Société badoise des dames a, durant le dernier exercice, beaucoup travaillé, soit à la continuation des œuvres déjà entreprises, soit à l'étude de celles à entreprendre.

Le Comité de la Société bavaroise des dames vient de publier le compte rendu de son activité pendant les années 1881, 1882, et 1883.

Quoique, en raison de l'état de paix, cette activité n'ait pas eu à se concentrer sur la Croix-Rouge, elle n'en est pas moins digne d'intérêt, par la nature et le nombre de ses objets:

Envoi aux Comités de cercles de coffres modèles, garnis d'effets de pansement;

Appel et distribution de secours aux victimes des inondations (environ 750,000 marks);

Négociations pour l'instruction d'infirmières locales, distinctes des sœurs de la Croix-Rouge;

Relations soutenues avec le Comité de l'Union des dames de Berlin, celui de la Société des hommes de Bavière, et avec l'Ordre des chevaliers de St-Georges, surtout en vue d'une entente pour l'organisation de colonnes de transport en cas de guerre;

Participation à l'exposition d'hygiène et de sauvetage de Berlin (où la Société a obtenu une médaille d'or), et à la conférence des Comités de dames, tenue à Dresde en 1883;

Et, dans les huit Comités de cercles: crèches et jardins d'enfants, salles d'asile, cuisines populaires, caisses de petites épargnes (Pfennigsparkassen), cadeaux de Noël aux invalides et aux vétérans, monumentsfunéraires, etc., etc.

Les événements militaires de Madagascar et du Tonkin ont, comme on pouvait s'y attendre, éveillé la sollicitude de la Société française de secours aux blessés, qui a publié dans les journaux, du moins pour le Tonkin, l'appel suivant:

« La Société française de secours aux blessés militaires, auxiliaire officiel du service de santé des armées de terre et de mer, porte à la connaissance du public que, depuis le jour où s'est agrandi le cercle des opérations militaires au Tonkin, elle a fait d'importants envois pour les malades et les blessés de nos ambulances.

Le rapport de la Direction centrale de la Société patriotique autrichienne pour l'année 1883 accuse, en contributions diverses, une recette de 8654 florins 79 kr., dont 8084 fl. 50 kr. ont été versés dans le fonds central de la Société autrichienne de la Croix-Rouge.

La Société belge de secours aux militaires blessés a fait une grande perte, par la mort survenue inopinément, le 19 mars dernier, de son vice-président, M. le Dr Bougard. Doué d'une constitution robuste, le défunt avait encore, à soixante-neuf aus, toute la santé, la force et l'énergie de la jeunesse. Une courte notice biographique, publiée par M. le Dr Jules Félix, nous permet de rappeler quelques traits de son utile carrière, et de comprendre les regrets de ses collègues.

Les lecteurs de notre Bulletin se rappellent le programme du concours que le Comité international ouvrit en 1881, sur le sujet indiqué au titre de l'ouvrage dont aujourd'hui nous nous faisons un plaisir de rendre compte.

Ils se rappellent également que l'auteur de cet ouvrage fut celui des 29 concurrents qui, selon l'avis unanime du jury, méritait d'être couronné. Comme nous le verrons, cette distinction était méritée.

Vu la déclaration, datée de Sofia le 1er mars 1884, par laquelle Son Excellence Monsieur le ministre des affaires étrangères de la principauté de Bulgarie, faisant usage de la faculté réservée à l'art. 9 de la convention internationale conclue à Genève le 22 août 1864, pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, déclare que le gouvernement de Bulgarie accède à cette convention, déclaration dont la teneur suit:

« Le gouvernement de Son Altesse le Prince de Bulgarie, désirant prendre rang dans la Société internationale de la Croix-Rouge et ayant pris connaissance de la convention conclue à Genève le 22 août 1864,. entre la Confédération suisse et plusieurs antres Etats, pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, convention dont la teneur suit:

(Inseratur).

« Et le Conseil fédéral suisse ayant invité le gouvernement princier de Bulgarie, à la suite du désir exprimé, à donner son adhésion à la susdite convention;

« Le soussigné, ministre des affaires étrangères et des cultes de Son Altesse le Prince, dûment autorisé à cet effet, par son Auguste Souverain, déclare par les présentes que le gouvernement princier de Bulgarie accède complètement à la susdite convention.

Quand on sera assez heureux pour avoir sous sa main le choix des divers moyens de transport, on procédera de la manière suivante: tous les hommes qui auront été grièvement blessés devront être évacués à l'aide des bateaux ou des chalans aménagés pour la circonstance; les voitures pourront servir à l'évacuation de ceux qui auront été moins gravement atteints; enfin, par dessus tout, les trains sanitaires ou les trains ordinaires rendront les plus grands services.

En 1883 le Comité central a continué et étendu son œuvre de secours aux malades, d'après les principes suivis les années précécédentes.

Dans le courant de l'année, 22 élèves ont été instruites à l'hôpital de la commune; une d'entre elles a quitté le service; neuf ont été reçues infirmières; pendant les trois premiers mois de 1884 trois élèves ont été reçues infirmières et une a quitté le service, l'instruction continue pour 8 élèves. Le Comité ne saurait assez remercier MM. les médecins en chef et tout le personnel des hôpitaux, pour l'aimable bienveillance avec laquelle ils lui ont prêté leur concours et lui ont facilité sa tâche.

Le Président de la République Française,

Sur le rapport du Ministre de la guerre et du Ministre de la marine et des colonies;

Vu le décret du 23 juin 1866, reconnaissant comme établissement d'utilité publique la Société de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer;

Vu le décret du 31 décembre 1870, relatif à la même Société;

Vu le décret du 2 mars 1878, portant règlement pour le fonctionnement de ladite Société;

Vu la loi du 16 mars 1882 sur l'administration de l'armée;

Le Conseil d'État entendu,

Décrète:

Art. 1. La Société française de secours aux blessés des armées de terre et de mer est autorisée à seconder, en temps de guerre, le service de santé militaire, et à faire parvenir aux malades et blessés les dons qu'elle reçoit de la générosité publique.

Nous saluons avec joie l'apparition d'un nouveau recueil périodique au service de la Croix-Rouge. C'est de Boston qu'il nous arrive, et il sert d'organe à la Société américaine. A vrai dire, celle-ci ne le publie pas elle-même, mais elle y a une place réservée; c'est par son moyen qu'elle communiquera officiellement avec le public comme avec ses adhérents. Le titre exact de cette revue trimestrielle est le suivant: International Review of medical and surgical Technics. Official organ of the American Association of the Red-Cross. Ajoutons que la couverture porte une croix rouge, qui attire l'attention et peut éveiller la curiosité des personnes, malheureusement nombreuses encore au delà de l'Océan, qui ignorent la signification de cet emblême, familier déjà aux habitants de l'Europe.

Le rapport présenté par le Conseil le 30 janvier 1882 à l'Assemblée, sur les faits de l'année 1881 (4me année depuis la fondation de la Société) était long, parce que pendant cette année-là, les occupations de notre Société avaient pris beaucoup d'étendue, grâce aux circonstances. Celles de l'année dernière ont été restreintes an contraire, à un moindre domaine.

Dans notre dernier Bulletin, nous exprimions le regret de voir la Société de la Croix-Rouge si peu connue encore aux Etats-Unis et si peu représentée par des Associations locales. Une calamité publique vient de mettre en évidence les bienfaits de cette organisation, indépendante de toute direction gouvernementale, et de lui gagner des adhérents.

Passant à ce qui concerne le transport en masse des blessés et malades par chemins de fer, M. Gurlt établit une distinction entre les improvisations et les agencements permanents. A la première catégorie appartient le matériel Beck, exposé par le Ministère de la guerre allemand: couches de civières pour blessés, brancards improvisés sur bottes de paille dispersées dans des vagons de marchandises, et suspensions de civières aux parois des vagons.

Ce petit volume est la reproduction de conférences populaires, données par le Dr Gross, membre du Comité de la Croix-Rouge de Nancy, et destinées à instruire un personnel de brancardiers.

Malgré les modifications apportées récemment aux conditions du fonctionnement de la Société de secours, les divers services énumérés dans le nouveau décret imposent à celle-ci l'obligation de s'assurer des auxiliaires instruits, capables de donner les premiers secours et connaissant les différents modes de transport des blessés.

La publication que nous avons annoncée dans l'article qui précède, nous a fourni quelques indications sur les premiers travaux de la Société américaine.

On y voit qu'elle se développe peu à peu, et cherche à recruter des membres dans les différentes parties de l'Union. Toutefois, les sections déjà organisées sont peu nombreuses; on n'en compte que quatorze.

Nous résumons les faits principaux signalés dans le compte rendu des opérations de la Société française pendant l'année 1883, présenté au nom du Conseil, le 20 mai dernier, par Mgr le duc de Nemours, président.

Citons d'abord ce qui a été fait pour l'assistance des victimes de la guerre de 1870–71.