Nous avons souvent pensé que l'adoption d'une devise commune à toutes les sociétés de la Croix-Rouge serait une heureuse innovation, mais jamais cela n'a été proposé, ni par nous, ni par d'autres, croyons-nous. Si nous émettons cette idée aujourd'hui, c'est que nous avons reçu récemment deux rapports de comités, portant pour épigraphe la devise latine que nous mettons nous-mêmes en tête de nos écrits. Nous avons remarqué avec satisfaction cet emprunt tout spontané, et nous nous permettons d'émettre le vœu que l'exemple dont nous parlons, donné simultanément, à Palerme et à Rouen, soit suivi partout. Il n'y amait que de l'avantage à ce que le signe de la Croix-Rouge fût habitueilement accompagné d'une courte phrase, qui l'expliquât et en rendît la signification intelligible à première vue. D'ailleurs, des associés aiment en général à se rallier autour d'une formule rappelant l'idée mère qui les a rapprochés ou les sentiments qui les animent, c'est-à-dire des choses qu'ils ne doivent et ne veulent jamais perdre de vue. Cela semble tout particulièrement naturel pour les nombreux organes de la Croix-Rouge, qui se trouvent dispersés dans le monde entier, sans être reliés entre eux par des attaches administratives. Dans leur isolement, ils doivent souhaiter d'avoir des moyens de manifester leur parenté spirituelle, tout en sauvegardant leur indépendance, et l'inscription d'une légende identique sur le sceau de toutes les Croix-Rouges nationales répondrait à ce desideratum.