De tous les problèmes irrésolus auxquels se heurte l'historien de l'époque moderne, celui des finances publiques et de leurs répercussions générales, est l'un des plus irritants. Les mises au point sont, en effet, la plupart du temps anciennes, incomplètes, et ce qui est pis, pleines de préjugés divers. Or voici que sont parus, coup sur coup, trois livres, à la fois fort divers et pourtant complémentaires, qui permettent désormais une nouvelle approche de la question.
Leur originalité est qu'ils se situent tous trois dans la seconde moitié du XVIIe siècle, époque cruciale et jusque-là fort négligée. La thèse de Jean Bérenger recouvre l'ensemble du complexe de problèmes que soulève l'État autrichien, cette « abstraction » que l'empereur Léopold Ier (1657-1700) conduit, en dépit de finances déplorables, à une situation de quasi arbitre de la politique européenne.