Le registre d’écrous du Châtelet de Paris de 1488-1489 compte dix-huit écrous pour ruptures de contrats d’embauche d’apprentis, de salariés et d’artisans, enregistrés comme des écrous pour dette. L’article étudie ce caractère du droit du travail parisien du XVe siècle qui faisait de la dette la qualification juridique de l’insubordination de l’employé. Temps de travail et réalisation d’un ouvrage étaient l’objet d’obligations personnellement contractées par les employés. L’emprisonnement pour dette dans les geôles royales de Paris put être utilisé comme mesure de discipline à l’encontre des employés défaillants. De nature conventionnelle, cette coercition devait être prévue par le contrat d’embauche en une « obligation du corps» qui peut être considérée comme une marque de subordination dans les relations professionnelles. L’article examine à la fois l’exercice réel de cette coercition et la genèse de cette pratique dans un marché du travail frappé par la dépression démographique tardo-médiévale.