Le Rouergue offre un avantage important pour les études d'histoire démographique, économique et sociale : il garde, sur le très long terme, des limites sensiblement identiques, qui permettent de comparer facilement les documents le décrivant. Ceux-ci, établis les uns en « feux », les autres en habitants, d'autres encore en « communiants », posent le problème d'un coefficient de rapport entre les données. D'une région à une autre, d'une époque à une autre, la valeur d'un tel coefficient change. D'abord réalité sociale fondamentale, reposant sur la communauté d'habitation, le feu est vite utilisé comme unité de mesure de la part contributive d'une ville ou d'un village.

A la suite d'une étude toponymique que nous venons de faire sur l'étendue d'un canton en pays d'Oc, nous allons essayer de faire ressortir par la statistique ce que l'ensemble de ces dénominations nous révèlent et ce qu'elles évoquent pour l'homme qui a ainsi imposé le nom aux lieux considérés.

904 lieux-dits ont été recensés à partir des plans cadastraux (de 1825 et du xxe siècle), et les toponymes classés en deux chapitres : milieu naturel (553) et milieu humain (489) ; au total 1 042 noms de lieux ont été affectés à des rubriques différentes (voir tableaux suivants).