Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Le Rouergue offre un avantage important pour les études d'histoire démographique, économique et sociale : il garde, sur le très long terme, des limites sensiblement identiques, qui permettent de comparer facilement les documents le décrivant. Ceux-ci, établis les uns en « feux », les autres en habitants, d'autres encore en « communiants », posent le problème d'un coefficient de rapport entre les données. D'une région à une autre, d'une époque à une autre, la valeur d'un tel coefficient change. D'abord réalité sociale fondamentale, reposant sur la communauté d'habitation, le feu est vite utilisé comme unité de mesure de la part contributive d'une ville ou d'un village.
1. En dialecte rouergat : blugo : étincelle ; en français : bluette.
2. R. Noël, « La population de la paroisse de Laguiole d'après un recensement de 1691 », Annales de démographie historique, 1967.
3. R. Noël, « La population de la paroisse d'Inières d'après un recensement nominatif du diocèse de Rodez en 1690 », Annales du Midi, avril-juin 1968, pp. 139 à 156.
4. Le verbe affrayra a été créé pour leur rédaction.
5. « Une grande partie des classes paysannes vivait, au début du XIVe siècle, sous le régime de la communauté familiale, c'est-à-dire qu'une même maison, comptée pour un seul feu, groupait fréquemment plusieurs générations et un bon nombre de couples », écrit Bloch, Marc, Caractères originaux de l'histoire rurale française, t. II, pp. 7 et 8, Paris,Google Scholar 1961.
6. Les Rutènes ont 6 000 hommes en armes. Les Gaulois lèvent un homme sur dix en état de porter les armes (César, De bello Gallico, II, 45 et VII, 75, 3, 5), cet effectif représentant le quart de leur population totale (César, De bello Gallico, I 29, 1) ; donc 6 000 x 10 x 4 = 240 000 habitants ; Albenque, cf., Les Rutènes. Étude d'histoire, d'archéologie et de toponymie gallo-romaine, Rodez, 1948, p. 39,Google Scholar note 1.
7. Cf. Diodore De Sicile (V, 25, 1) et Strabon, Géographie (IV, 4, 3).
8. Ch. Higounet, « Observations sur la seigneurie rurale et l'habitat en Rouergue du IXe au XIVe siècle », Annales du Midi, 1950, pp. 121 à 134.
9. Ch. Higounet, « Mouvement de population dans le Midi de la France du XIe au XVe siècle, d'après les noms de personnes et de lieux », Annales E.S.C., janv.-mars 1953, pp. 1 à 24.
10. Sur la base d'une mauvaise copie du XVIIe siècle, M. Constans date ce dénombrement de 1349. Constans, Cf. M., Le livre de l'Épervier, Montpellier et Paris, 1882.Google Scholar Une autre copie ramène cette date à 1341. Auguste Molinier, Cf., « La Sénéchaussée du Rouergue en 1341 », Bibliothèque de l'École des Chartes, t. XXXIV, 1883, pp. 452 CrossRefGoogle Scholar à 488. En fait, 1341 n'est que la date de la copie d'un document antérieur égaré. Pour l'analyse du document lot, cf. F., « L'État des paroisses et des feux de 1328 », dans Bibliothèque de l'École des Chartes, t. XC, 1929, pp. 51-107CrossRefGoogle Scholar et 256-315.
11. B.N. fonds latin, nouvelles acquisitions latines, n° 185.
12. Le feu fiscal n'apparaît pour la première fois en Rouergue que plus tard, dans une sentence rendue le 22 juillet 1384 : cf. article « feu » de Affre, Dictionnaire des Institutions, mœurs et coutumes du Rouergue, Rodez, 1903.
13. Le texte désigne 583 « parrochiae » et 12 « anexae », qui équivalent aux 589 du « Nombre de clochers en France en l'année 1568 » (B.N., Coll. Dupuy, t. CC, XXXIII, f° 4) et aux 583 dénombrées par Saugrain et Expilly.
14. A. Molinier, La Sénéchaussée du Rouergue en 1341, p. 460, ajoute 2 000 nobles, 3 000 clercs et 10 % d'indigents.
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22. Mémoires de la Société des Lettres de l'Aveyron, t. III, p. 81.
23. A Rodez, il y a même une baisse légère, cf. Bousquet, « L'état de la Cité de Rodez vers le milieu du XVe siècle », Revue du Rouergue, janv.-mars 1967.
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41. A.D. Lot, C 46, 47, 54, 55, 56, 57, 58, 59, publié par G. Frêche, « Dénombrement de feux et d'habitants de 2973 communautés de la région toulousaine », Annales de démographie historique, 1969.
42. R. Noël, « La population de la paroisse de Laguiole en 1690 », Annales de démographie historique, Paris, 1967.
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51. Monteil, Description du département de l'Aveyron, Paris, an X.
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59. Savary, A., Dictionnaire universel du Commerce, Paris, 1741, 3 vol.Google Scholar, t. III, article « Saint-Sernin. »
60. A.D. Lot, C 368.
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65. Voir à ce sujet J. Jacquart, « La Fronde des Princes dans la région parisienne et ses conséquences matérielles », Revue d'Histoire moderne et contemporaine, oct.-déc. 1960.