L'historiographie coloniale des Andes a pris du retard, en ces dernières décennies, par rapport à sa soeur aînée, l'historiographie coloniale de la Nouvelle-Espagne. L'oeuvre de certains chercheurs boliviens ou péruviens comme Gunnar Mendoza, Guillermo Lohmann Villena, ou Pablo Macéra, des livres d'auteurs européens ou nord-américains comme Wachtel ou Lockhardt, ou la thèse encore inédite mais très diffusée de Karen Spalding constituent des exceptions plutôt que des ouvrages représentatifs. C'est depuis les cinq dernières années que s'esquisse un changement en ce domaine : on peut le définir comme une généralisation de l'histoire-problème. On entend par là l'affirmation d'une problématique et la mise en place d'une série de questions convergentes sur la réalité socio-économique de la colonie. Cette convergence s'exprime pour le moment surtout à travers des contributions fragmentaires.