Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
«La question essentielle à laquelle on se trouve confronté, lorsque l'on étudie un texte — remarquait, il y a quelque temps, Quentin Skinner —, est la suivante : qu'est-ce que l'auteur, en écrivant à l'époque où il écrivait et compte tenu du public auquel il souhaitait s'adresser, pouvait, concrètement, avoir l'intention de communiquer en énonçant ce qu'il énonçait » . En abrégé, c'est là le sens même de la recherche qui a conduit l'historien anglais à écrire son ouvrage le plus important, The Foundation of Modern Political Thought (1978), mettant en lumière les origines de la philosophie politique entre le XIVe et le XVIe siècle par l'analyse, plutôt que des textes les plus célébrés, des écrits d'auteurs de moindre envergure: juristes, hommes de lettres, orateurs. Ainsi, grâce à l'étude du langage employé par ces écrivains, il fait ressortir l'idéologie dont toute leur époque est imprégnée.
* A propos de Skinner, Quentin, Machiavel, Paris, Éditions du Seuil, 1989 (Traduction de l'anglais et Postface par Michel Plon).Google Scholar
1. Q. Skinner, « Meaning and Understanding in the History of Ideas», dans Tully, J. éd., Meaning and Context: Quentin Skinner and his critics, Cambridge, Polity Press, 1988, p. 63 Google Scholar (cité par M. Plon, Postface, op. cit., p. 153).
2. M. Plon, idem, p. 163.
3. A. Momigliano a souligné que Machiavel fut « the first to appreciate Polybius as a political thinker» (cf. «Polybius’ Reappearance in Western Europe», dans Momigliano, A., Sesto contribua alla storia degli studi classici e del mondo antico, Rome, 1980, p. 114).Google Scholar
4. Sasso, G., Nicolo Machiavelli. Storia del suo pensiero politico, Bologne, 1980, p. 435 Google Scholar