d'après les noms de personne et de lieu
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Les surnoms à qualificatifs géographiques du type Catalan ou de Limoges qui apparaissent dès la fin du XIe siècle dans les noms de personne et qui sont devenus peu à, peu héréditaires, suivant les régions, au XIIIe ou au début du XIVe siècle, constituent, on l'a maintes fois signalé, un matériel de haut prix pour l'étude des mouvements de population. Ces surnoms personnels ou familiaux rappellent, en effet, le plus souvent, l'origine des intéressés ou celle de leurs ascendants — sous réserve d'exceptions : rappel d'une possession domaniale, d'un voyage ou d'une ressemblance, que le jeu des grands nombres peut d'ailleurs rendre négligeables. Dès lors, si l'on réussit à établir des listes et des cartes de ces noms d'origine par localités, par pays et par périodes, il devient possible de déceler des migrations régionales que l'histoire ne saurait autrement préciser.
page 1 note 1. On relira à ce sujet la note de M. BLOCH, Noms de personne et histoire sociale, dans Annales dxhist. économique et sociale, IV, 1932, p. 67-69, à propos de l'ouvrage de K. Michaëlsson, cité ci-dessous. — Il est entendu que les noms de personne relevés dans l'étude qu'on va lire sont restitués sous leur forme moderne française pour la commodité de l'identification des qualificatifs géographiques qu'ils contiennent.
page 2 note 1. Ch.-Ed. Perrin, Le droit de bourgeoisie et l'immigration rurale à Metz.au XIIIe siècle, Bar-le-Duc, 1924 (origine des nouveaux manants pour 1239-1242 et pour 1286-1290, attraction de la ville sur les campagnes lorraines, carte).
page 2 note 2. K. Michaëlsson, Éludes sur les noms de personne français, d'après les rôles de taille parisiens [1292-1313), Upsal, 1927, et Les noms d'origine dans le rôle de taille parisien de 1313, dans jGoteborgs Hôgskolas Arsskrift, t. LVI, 1950, p. 357-400 (30 p. 100 de noms d'origine environ dans les rôles parisiens du temps de Philippe le Bel ; attraction de Paris sur les régions du Nord et de l'Ouest surtout, beaucoap moins sur le Midi ; rayonnement au delà des frontières).
page 2 note 3. Ch. Higounet, Le peuplement de Toulouse au XIIe siècle, dans Annales du Midi, 1943, p. 489-498 (plus de 40 p. 100 de noms d'origine, attraction régionale, carte).
page 2 note 4. R. Boutruche, Les courants de peuplement dans l'Entre-deux-Mers, étude sur le brassage de la population rurale, dans Annales d'Hist. Économique et Sociale, VII, 1935, p. 13-37 et 124-154 (cartes).
page 2 note 5. On verra les lacunes des répertoires topographiques des départements intéressés dans l'état que nous avons dressé dans les Annales du Midi, 1952, p. 89-95.
page 3 note 1. F. Udina Martorell, El archiva condal de Barcelona en los siglos IX-X, Barcelona, 1951 index onomastique, passim.
page 3 note 2. Liber feudorum maior, éd. F. Miquel Rosell, 2 vol., Barcelone, 1945-1947, passim (reconstitution du cartulaire de la chancellerie aragonaise : 902 pièces, du IXe siècle à 1196, provenant de tous les comtés catalans). — Dans les documents du Cartulario de Sant Cugat del Vallès, éd. i. Rius Serra, vol. II, Barcelona, 1946, passim, les surnoms topographiques commencent à apparaître entre 1060 et 1085.
page 3 note 3. J.-M. Lacarra, Desarollo urbano de Jaca en la Edad média, dans Estudios de Edad média de la Corona de Aragon, IV, 1951, p. 150, en attendant la parution de l'édition de Los fueros de Jaca, par M. Molho.
page 3 note 4. Lacarra, J.-M., Peregrinaciones a Santiago de Compostela, Madrid, 1948-1949, t. I, p. 469 Google Scholar, n. 7 et art. ci-dessus, p. 153, n. 43. — Claraco, Clarac (Haute-Garonne, arr. de Saint-Gaudens) ou lieu-dit de la comm. de Cassagnabère (Ibid.), sauveté de l'abbaye de Conques, en Comminges, tous deux sur les chemins sous-pyrénéens de Toulouse à Oloron.
page 3 note 5. Lacarra, J.-M., Peregrinaciones, t. I, p. 472 Google Scholar, n. 20 et A. Ubieto, Laparticipacion navarroaragonesa en la primera cruzada, dans Principe de Viana, XXVIII, p. 29, n° IX.
page 3 note 6. J.-M. Lacarra, op. cit., t. I, p. 473, n. 24 (1199). — Dans la région de Najera, les noms d'origine se multiplient aussi à partir du milieu du XIe siècle, mais le cartulaire de Valbanera (éd. M. Lucas Alvarez, Zaragoza, 1950) ne traduit guère l'installation des « Francos » ; on retiendra les seuls noms de Bernard Tacon, Bernard et son frère Bonet, témoins d'un acte de 1110 concernant Villanueva du Najerilla (n° 196).
page 3 note 7. Serrano, L., El obispado de Burgos y Castilla primitiva, Madrid, 1935-1936, t. II, p. 213–214 Google Scholar (relevé complété par les dépouillements du cartulaire et de l'Obituaire de la cathédrale de Burgos, publié au t. III). Presque tous les témoins de l'acte n° 155, mars 1176, sont, avec Robert de Muret, des Français du faubourg San Juan. — Au Nord de Burgos, les documents de la grande abbaye de Ofia (J. del ALAMO, Coleccion diplomatica de S. Salvador de Ona, Madrid, 2 vol., 1950) ne contiennent des noms topographiques qu'à partir de la seconde moitié du XIIe siècle et ne donnent aucune indication de provenance française possible. Peut-être est-ce le fait d'un certain isolement.
page 4 note 1. R. Lapesa, Asturiano y provenait en el fuero de Avilès, Salamanca, Acta Salmantioensia, Filosofia y Letras, t. II, 1948, p. 102.
page 4 note 2. Ibid., d'après le Cartulaire de S. Vicente d'Oviedo, p. 10-11. On notera toutefois les noms de Guilhem, Giralt, Ëmery, Bernait, Jofré qui sentent le Sud de la France.
page 4 note 3. J. Gonzalez, Repoblacion de la Extremadura leonesa, dans Hispania, t. XI, 1943, p. 243-244. — Gensac, soit en Bordelais (Gironde, arr. de la Réole), soit en Comminges (Haute-Garonne, arr. de Muret et de Saint-Gaudens). — Sait, peut-être Sault-de-Navailles (Basses-Pyrénées, arr. d'Orthez) sur le grand chemin de Bordeaux à Ronceveaux.
page 4 note 4. Lacarra, J.-M., Peregrinaciones, t. I, p. 465 Google Scholar, a écrit des pages essentielles sur le peuplement par des étrangers des villes traversées par les routes espagnoles de Compostelle : Jaca, Sangliesa, Pampelune, Puente-la-Reina, Estella, Logroño, Burgos, Sahagun. — Voir aussi, du même, El desarollo urbano de las ciudades de Navarra y Aragon en la Edad média, Zaragoza, 1950, en relation avec notre art. cité des Annales du Midi, 1951.
page 4 note 5. J.-M. Lacarra, La fecha de la conquista de Tudela, dans Principe de Viana, XXII, 1945, p. 45-54, et La conquista de Zaragoza por Alfonso I, dans Al-Andalus, XII, 1947, p. 65-66.
page 4 note 6. Cette liste est extraite des Documentos para el estudio de la reconquista y repoblacion del ValU de Ebro, éd. par J.-M. Lacarra dans Estudios de Edad Media de la Corona de Aragon, II, 1946, p. 469-546. — Frédalez, probablement de Fredelas, ancien nom de l'abbaye et du bourg de Pamiers.
page 4 note 7. Voir aussi Lacarra, J.-M., La repoblacion de Zaragoza por Alfonso el Batallador, Madrid, Institut « Balmes » de Sociologia, 1949.Google Scholar
page 5 note 1. Seconde série de Documentes publ. par Lacarra, J.-M., Estudios, III, 1949, p. 499–727 Google Scholar.
page 5 note 2. Bénac, soit en pays de Foix (Ariège, arr. de Foix), soit en Comminges (où une famille seigneuriale portait ce nom au XIIe siècle), soit en Bigorre (Hautes-Pyrénées, arr. de Tarbes). — A Tudèle, il y avait encore en 1256 un Guilhem de Condom (Catalogo de les archivos eclesiasticos de Tudela, éd. D. Fuentes, Tudela, 1944, n° 297).
page 5 note 3. Arco, Ricardo Del, Huesca en el siglo XII, Huesca, 1921, p. 50–52 Google Scholar (d'après les arch. du Chapitre). Outre les noms d'origine que nous relevons, ces documents en contiennent beaucoup d'autres de consonance française. La colonie française de Huesca au XIIVe siècle possédait des biens importants et était très active. — Bouglon (Lot-et-Garonne, arr. de Marmande).
page 5 note 4. Arch. hist. nacional, doc. 663 B (cartulaire du Temple de Huesca), n° 182. — Plusieurs des noms d'origine suivants sont tirés de ce cartulaire inédit.
page 5 note 5. Rabastens ne peut être que la petite ville de l'Albigeois (Tarn, arr. Gaillac), car Rabastensde- Bigorre est une bastide fondée seulement au début du XIVe siècle.
page 5 note 6. Cartulaire du Temple, n° 140.
page 5 note 7. Ibid., n° 121.
page 5 note 8. Ibid., n° 162.
page 5 note 9. Monclus, peut-être en Haute-Barousse (Hautes-Pyrénées, arr. de Bagnères-de-Bigorre).
page 5 note 10. Cartul. du Temple, n° 192.
page 5 note 11. Ibid., n° 211. — Sur Clarac, voir plus haut, n. 4, p. 3.
page 5 note 12. A la fin du XIIe siècle et au XIIIe, on retrouve les mêmes surnoms, mais ils étaient assurément devenus héréditaires : d'Angoulême, de Barèges, Gascon, Peitavin ; et en outre un Pierre de Toulouse achetant en 1265 un jardin à Almudevar, confrontant avec la maison de Jean de Toulouse (Cartul., n” 73), et un Barthélémy d'Oloron en 1273 (Ibid., n° 152).
page 5 note 13. Ch. Higounet, Une carte des relations monastiques transpyrénéennes au moyen âge, dans Rev. de Comminges, t. LXIV, 1951, p. 129-138.
page 6 note 1. Miret y Sans, J., Les cases de Templers y Hospitalers en Catalunya, Barcelona, 1910, p. 61 et 74.Google Scholar
page 6 note 2. Ibid., p. 76 et 78.
page 6 note 3. Liber feudorum maior, éd. F. Miquel Rosell, n° 297.
page 6 note 4. Miret y Sans, op. cit., p. 82, 143, 149, 263, 318, 320.
page 6 note 5. Arch. de la Corona de Aragon, Alphonse II, perg., n° 6, et Miret y Sans, op. cit., p. 81 et 185. — Ces quelques noms d'origine ne traduisent pas assez l'importance du repeuplement de la ville des bouches de l'Èbre.
page 6 note 6. Arch. Corona Aragon, Alph. II, perg., n° 11, et Miret y Sans, p. 224.
page 6 note 7. Miret y Sans, op. cit., p. 121, 124, 133.
page 6 note 8. Liber feudorum maior, éd. Miquel Rosell, n° 22.
page 6 note 9. Arch. Corona Aragon, Pierre II, perg., n° 294 : Quod omnes homines et femine que venerint de Aragone vel de Navarra vel de Vasconia vel de aliis quibuslibet locis ad populandum…
page 6 note 10. Arch. hist. nacional, cod. 691 (Cartul. du Temple), passim. — Parmi les autres noms, on retiendra : Pons Mariscal, Lambert lo Vieil, Vital de Saint-Pierre, Pierre de la Font, Isembard, Frémalt, Arnal Pons, Rainai, Jean le Pasteur, Jean Ebral, Pierre Martin, Pierre et Dominique de Lespic, Aimeric.
page 7 note 1. Defourneaux, M., Les Français en Espagne aux XIe et XIIe siècles, Paris, 1949 Google Scholar, a brossé un beau tableau de la pénétration française dans l'Espagne médiévale, mais a, peut-être, un peu sacrifié son aspect démographique et colonial.
page 7 note 2. Voir, ci-dessus, n. 3, p. 3, et n. 1, p. 4.
page 8 note 1. La tradition du repeuplement de Pampelune au XIIe siècle par des Français de Cahors (voir Lacarra, Peregrinaciones, t. I, p. 471) pourrait, de ce fait, ne pas être entièrement sans fondement.
page 8 note 2. Ainsi, à propos de la structure agraire et de l'habitat du Rouergue aux XIIe-XIIIe siècles (Ch. Higounet, Observations sur la seigneurie rurale et l'habitat en Rouergue du IXe au XIVe siècle, dans Annales du Midi, 1950, p. 133-134), posions-nous la question : s'il y a eu dans ce pays une poussée démographique, quelques rares fractions de manses et de nouvelles apendaries ont-elles suffi à l'absorber, ou a-t-elle alimenté une émigration? On pencherait, du fait de la présente enquête, vers la première réponse. Mais les Rouergats du XIIe siècle ont pu être, pourrait- on objecter, sollicités plus près. Il serait cependant assez curieux qu'aucun n'ait pris les routes que les moines de Conques ont activement parcourues, et n'ait été entraîné au loin, comme les Limousins ou les Quercynols, par ces mêmes routes.
page 8 note 3. Nous laissons ici, bien entendu, ouvert ce problème qui a fait l'objet de si intéressants débats au IXe Congrès intern. des Sciences historiques, t. II, Actes, Paris, 1951, p. 31 et suiv.
page 8 note 4. Voir notre étude sur La rivalité des maisons de Toulouse et de Barcelone pour la prépondérance méridionale au XIIe siècle, dans Mélanges L. Halphen, Paris, 1951, p. 313-322.
page 8 note 5. Dupont, A., Les relations commerciales entre les cités maritimes du Languedoc et les cités méditerranéennes d'Espagne et d'Italie du Xe au XIIIe siècle, Nîmes, 1942 Google Scholar. — Entre les ports de la côte cantabrique et Bordeaux, on naviguait au Xe siècle, si l'on peut retenir une partie du fond de la lettre suspecte d'Alphonse III au chapitre de Saint-Martin de Tours (anal, dans Mabillb, E. La pancarte noire de Saint-Martin de Tours, Mém. Soc. Archéol. de Touraine, t. XVII, 1865, p. 430 Google Scholar). Au XIIIe siècle, le trafic est devenu important entre les ports espagnols, Bayônne, Bordeaux et La Rochelle.
page 8 note 6. Liber feudorum maior, éd. Miquel Rosell, n° 832 (Carcassonne) et 869 (Melgueil).
page 9 note 1. A. Germain, Histoire de la commune de Montpellier, Montpellier, 1851, t. I, pièces justif., passim. — D'autres dépouillements donneraient assurément bien d'autres noms d'origine ibérique.
page 9 note 2. Arch. communales de Narbonne, AA, invent, par G. Mouynès, t. I, p. 19, 42, 64, 112 ; t. II, n°» XLII (1253), LVII (1269), LXIV (1270).
page 9 note 3. Ch. Higounet, Le peuplement de Toulouse au XIIe siècle, dans Annales du Midi, 1943, p. 493 (d'après le Cartulaire du consulat, éd. R. Limouzin-Lamothe, La commune de Toulouse, Toulouse-Paris, 1932).
page 9 note 4. Ch. Higounet, A propos de Guillaume de Tudèle, dans Annales du Midi, 1938, p. 377-379. — Arnaud de Lerrida, habitant de Montauban au début du XIIIe siècle, était-il aussi d'origine espagnole (Layettes du Trésor des Chartes, éd. Berger, t. IV, n° 5 761) ?
page 9 note 5. Arch. municipales d'Agen. Chartes, première série (1189-1328), pub. par A. Magen et G. Tholin, Villeneuve-sur-Lot, 1876, n° II (1196-1197) ; n° XLIV (1248) ; n° LXXX (Raimond Espanholii, 1287).
page 9 note 6. Cartulaires du chapitre de Sainte-Marie d'Auch, éd. Lacave-Laplagne-Barris, Paris-Auch, 1899, n” LIII, p. 266 (1242).
page 9 note 7. Michel, Francisque, Hist. du commerce et de la navigation à Bordeaux, Bordeaux, 1867, t. I, p. 152–158.Google Scholar
page 9 note 8. Arch. mun. Agen. Chartes, éd. Magen et Tholin, n° XVIII.
page 9 note 9. Rôles gascons, éd. Bémont, t. II, n” 1732 (1289).
page 9 note 10. Chartes de Fontevrault concernant VAunis et La Rochelle, dans Bibl. École des Chartes, XIX, 1857-1858, p. 160 (1225), et Enquête ordonnée par saint Louis, en 1247, en Poitou et en Saintonge, éd. Ledain, Arch. Hist. du Poitou, XXV, 1895, p. 269-313 (1247).
page 9 note 11. Bloch, M., Les caractères originaux de l'histoire rurale française, 2e éd., Paris, 1952 p. 14.Google Scholar
page 10 note 1. L'index onomastique de VHist. générale de Languedoc, éd. Privât, t. V, Chartes et diplômes (880-1187), fournit une bonne documentation.
page 10 note 2. Ainsi, dans la plupart des chartes rurales que publie Brunel, Cl., Les plus anciennes chartes en langue provençale, Paris, 1926 Google Scholar, passim, et dans les pièces des cartulaires des abbayes et des commanderies méridionales (voir notre introduction à l'éd. du Cartulaire des Templiers de Montsaunès, dans Rev. de Comminges, 1947, p. 9). Le dépouillement de certains cartulaires est d'ailleurs parfois décevant en ce qui concerne notre recherche : le Cartulaire de l'église collégiale de Saint-Seurin de Bordeaux, éd. Brutails, Bordeaux, 1897, ne donne, par exemple, aucun nom d'habitant de la ville de Bordeaux.
page 10 note 3. Ch. Higounet, Les chemins de Saint-Jacques et les sauvetés de Gascogne, dans Annales du Midi, 1951, p. 293-304 (carte).
page 10 note 4. Ourliac, P., Les sauvetés du Comminges, Toulouse, 1947 Google Scholar, et Les villages de la région toulousaine au XIIe siècle, dans Annales (Économies, Sociétés, Civilisation), 1949, p. 268-277.
page 10 note 5. L'origine de cette sauveté de Gascogne aurait été une cella fondée par un pèlerin allemand (Cartulaire de Saint-Victor de Marseille, éd. Guérard, Paris, 1857, t. I, n° 150, et Flach, J., Les origines de l'ancienne France, t. II, Paris, 1895, p. 148–150 Google Scholar).
page 10 note 6. Brunel, Les plus anciennes chartes, n° 94, p. 90-91. — Longueroque, comm. de Curières (Aveyron, arr. Espalion); Cassuéjols (Ibid.) ; Les Marsils (anc. lieux-dits de la paroisse de Curières).
page 10 note 7. Rôles gascons, éd. Bémont, t. II, n° 1325 (1289). — Les 66 chefs de famille de Pouillon énumérés dans cet acte ont presque tous des surnoms tirés des métairies ou quartiers qu'ils habitaient (identifications très précises de F. Abbadie, en note). — Sensacq, comm. de Miramont (Landes, arr. de Saint-Sever).
page 11 note 1. Millardet, G., Recueil de textes des anciens dialectes landais, Paris, 1910 Google Scholar, passim.
page 11 note 2. H. Duffaut, Recherches historiques sur les prénoms en Languedoc, dans Annales du Midi, 1900, p. 343-346 (tableau). — Grisolles (Tarn-et-Garonne, air. Castelsarrasin) ; Samouillan (Haute-Garonne, arr. Saint-Gaudens) ; Saverdun (Ariège, arr. Pamiers).
page 11 note 3. Higounet, Ch., Le comté de Comminges, de ses origines à son annexion à la Couronne, Toulouse-Paris, 1949, p. 416 Google Scholar (d'après les Statuts et coutumes de Montréal-de-Rivière, éd. B. de Lassus, Rev. de Comminges, 1896, p. 122-126).
page 11 note 4. M. Prou, Informations criminelles des consuls de Fleurance au XIVe siècle, dans Annales du Midi, 1925, p. 5-41 et 161-188 (1373), et Rôles gascons, t. II, n° 989 (1289).
page 11 note 5. L. et H. Gary, Monographie de Reauchalot, dans Rev. de Comminges, 1948-1949 (le procèsverbal se trouve aux Arch. dép. du Gers, I, fonds Vergés).
page 12 note 1. A. Germain, Hist. de la commune de Montpellier, t. I, p. j., n° XXV, p. 376 et suiv. (30 p.100 environ de noms d'origine dans les listes consulaires ; ces noms deviennent alors héréditaires, les mêmes familles accédant au consulat ; on peut valablement supposer l'arrivée de leurs ancêtres dans la ville au XIIe siècle). Les pièces justificatives des deux ouvrages de Germain, Hist. de la commune, déjà cité, et Hist. du commerce de Montpellier, 2 vol., Montpellier, 1861, ainsi que son édition du Cartulaire des Guillems de Montpellier, Montpellier, 1884-1886, complètent la documentation onomastique montpelliéraine.
page 12 note 2. Voir A. Blanchet, Hypothèse à propos de la « voie regordane», dans Comptes rendus de l'Acad. des Inscriptions et Belles-Lettres, 1945.
page 12 note 3. Ci-dessus, page 8.
page 12 note 4. Calvignac (Lot, arr. de Cahors) et Lugagnac (Id.), sont deux paroisses toutes proches ; la seconde est exactement située sur la vieille route de Cahors au Bas-Languedpo par Villefranche, Rodez et Millau. La présence de ces deux modestes surnoms d'origine quercynole dans l'anthroponymie montpelliéraine au XIIIe siècle, plus encore que les surnoms de Cahors, Rodez ou Millau, est bien la preuve de l'importance de la voie.
page 12 note 5. Le répertoire des noms de la bourgeoisie narbonnaise est fourni par les riches cartulaires municipaux de cette ville : Archives comm. de Narbonne, série AA, éd. G. Mouynès, 1.1, inventaire 1877 ; t. II, documents, 1871. Une liste de 1270 (t. II, n° LXIV) fournit 260 noms, dont 70 à surnoms d'origine.
page 13 note 1. Voir, plus haut, page 8.
page 13 note 2. Liber feudorum maior, éd. Miquel Rosell, n° 832, v. 1067.
page 13 note 3. Les formes romanes de ces toponymes données par ce document sont en général plus anciennes que celles qui ont été relevées par Sabarthès, A., Dict. topogruphique du dép. del'Aude, Paris, 1912.Google Scholar
page 13 note 4. Sur Carcassonne à la fin du XIe siècle et sa croissance, voir Poux, J., La Cité de Carcassonne, Toulouse, 1922, p. 98–114.Google Scholar
page 13 note 5. Mahul, M., Cartulaire de l'ancien diocèse de Carcassonne, t. V, Paris, 1867, p. 326–327 Google Scholar, (consuls et habitants de Carcassonne en 1226 : 95 noms, dont 20 d'origine), 636-640 (1284). — Notons aussi en 1226 un autre catalan de Besalu, Bezaudunus.
page 13 note 6. Voir note 6, p. 4.
page 13 note 7. Liber feudorum maior, éd. Miquel Rosell, n° 735 (1164) et 793 (1172, hommage des habitants de Perpignan à Alphonse II d'Aragon : 145 noms, dont 30 p. 100 env. à qualificatifs géographiques).
page 14 note 1. Ces échanges de villes à villes apparaissent dans les surnoms que l'on peut relever dans les tables des t. VII (enquêteurs royaux) et VIII (XIIIe siècle) de VHist. gén. de Languedoc, éd. Privât.
page 14 note 2. Sur tout ce qui suit, voir notre article, Le peuplement de Toulouse au XIIe siècle, dans Annales du Midi, 1943, p. 489-498. — Nous ne donnons pas ici la longue liste des noms de villages du Lauragais que l'on rencontre dans l'anthroponymie toulousaine au xn” et au XIIIe siècle (il faudrait faire la part d'ailleurs des biens acquis par la bourgeoisie toulousaine dans ces villages).
page 14 note 3. Higounet, Ch., Le comté de Comminges, p. 420.Google Scholar
page 14 note 4. Voir plus haut, p. 9.
page 14 note 5. Breuils, A., Saint-Austinde et la Gascogne au XIe siècle, Auch, 1895.Google Scholar
page 14 note 6. Les noms de G. d Agen, bourgeois de Condom (Magen et Tholin, op. cit., n° XVI, 1224), et de Raimond de Condom, habitant de Samatan (G. Millakdet, op. cit., p. 104, 1302) indiquent également des échanges locaux en Gascogne.
page 14 note 7. Aucun surnom caractéristique n'apparaît dans les noms des bourgeois de Bazas mentionnés dans les Rôles gascons, t. II ; on ne retiendra que le notaire B. de Conques (Millakdet, op. cit., p. 197, 1300). — A Dax, les surnoms topographiques locaux l'emportent ( Aebadie, F., Le livre noir et les établissements de Dax, Paris-Bordeaux, 1902 Google Scholar, n° LIII, 1243, surtout). De proche origine étaient les Yrosse, Laluque, Vie, Sault, Pouillon, Boucau et Balembitz (Rôles gascons, t. I, n° 2324 ; t. II, n° 182, 1714, 1749, et Recognitiones feodorum in Aquitania, éd. Bémont, passim) ; par la grande voie du Nord étaient cependant venus à Dax Barthélémy de Bazas, Pierre de Saintes et Bernard le Francès.
page 15 note 1. L'anthroponymie agenaise du XIIIe siècle est toute dans les documents des Areh. communales d'Agen, publ. par Magen et Tholin, cité plus haut.
page 15 note 2. Ch. Higounet, Le développement urbain et le rôle de Marmande au moyen âge, dans Ben. de VAsenais, 1952, p. 89 (1243).
page 15 note 3. Les surnoms d'origine bayonnais se trouvent dans Balasque, J. et Dulaurens, E., Études historiques sur la ville de Bayonne, Bayonne, t. I-II, 1862-1869 Google Scholar, pièces justificatives (surtout I, n° XIII, charte de Richard Coeur-de-Lion ; I, n° XVII, 1204 ; II, n° IV, coutumes de 1273), dans les Bâles gascons (t. III surtout) et dans les Becognitiones feodorum in Aquitania, éd. Bémont, Paris, 1914, passim (217 noms d'origine, surtout n° 399). La proportion des surnoms géographiques est très grande dans les listes que l'on peut établir avec ces textes, 80 p. 100 environ ; mais beaucoup n'ont qu'une valeur topographique générale.
page 15 note 4. Sur les petits pays landais, voir Cuzacq, R., Géographie historique des Landes, Mont-de-Marsan, 1948.Google Scholar
page 15 note 5. Les documents des Archives mun. de Bordeaux, Livre des Bouillons et Livre des Coutumes, éd. Barckhausen, Bordeaux, 1867 et 1890, ne contiennent que 70 noms d'origine, et les Bôles gascons, t. III, 26, en partie les mêmes. La proportion des surnoms géographiques reste néanmoins de l'ordre de 25 à 30 p. 100 (voir en particulier, la liste des 152 otages bordelais pris par les Français en 1294, Livre des coutumes, n° XLI). Le second Cartulaire de VAbbaye de Sainte-Croix, éd. L. Drouyn, dans Arch. hist. de la Gironde, t. XXVII, 1892, fournit quelques notations intéressantes pour le faubourg constitué autour de cette abbaye.
page 16 note 1. Fr. Michel, Hist. du commerce de Bordeaux, t. I, p. 159 (Raimond Seralher, 1349).
page 16 note 2. Sur les Figeacois, Livre des coutumes, n° VIII (vers 1358). — Un Gaillard de Cahors était installé en 1274 dans la prévôté de Barsac (Recogn. feodorum, n° 636).
page 16 note 3. Bonafous de Rupella (Livre des Bouillons, n° CXVII, 1262) qu'il ne faut pas confondre avec la famille de la Roussette.
page 16 note 4. Livre des coutumes, n° XL (maires de Bordeaux).
page 16 note 5. Aux documents indiqués plus haut, ajouter : A. Bardonnet, Le terrier du grand fief d'Aunis (1246), dans Mém. Société des Antiquaires de l'Ouest, 1874 (1875), et Arch. dép. Charente- inférieure, suppl. série H.
page 16 note 6. Voir, p. 9.
page 16 note 7. P. de Brantôme (A. Bardonnet, art. cit., p. 155 et 157).
page 16 note 8. Guillaume l'Angoumois (ibid., p. 156).
page 16 note 9. Benoit de Cahors (1243-1250), bourgeois de La Rochelle, tenait des fiefs vers Aytré et Angoulins (Enquête de 1247, Arch. hist. Poitou, 1895, p. 309) ; Aymeric et Estève (Marchegay, Bibl. École des Chartes, 1857-1858, p. 160) ; Bernard de la Texanderie, de Cahors, marchand de La Rochelle (Arch. hist. de Saintonge et d'Aunis, t. XII, p. 188-189, 1318).
page 18 note 1. Sur les cités, nous renvoyons uniquement à Lot, Recherches sur la population et la superficie des cités remontant à la période gallo-romaine, 2 vol., Paris, 1945-1950 (Narbonnaise et Aquitaine, en attendant la Novempopulanie).
page 18 note 2. Dans Oloron repeuplée vers 1080 par Gentulle de Béarn, sept montagnards de Canfranc vinrent s'établir parmi les premiers (Marca, Hist. de Béarn, éd. V. Dubarat, Pau, 1894, t. I, p. 416).
page 18 note 3. Ch. Higounet, Le comté de Comminges, p. 419.
page 19 note 1. Corraze, R., Un pouillé commingeois du XIV siècle, Paris, 1939 Google Scholar, passim.
page 19 note 2. Ch. Higounet, op. cit., p. 418, et J. Regla Campistol, Cuestiones demograficas del Valle de Aran en la Edad média, dans Pirineos, IV, 1948, p. 497-508.
page 19 note 3. Y. Renouard, Les voies de communication entre pays de la Méditerranée et pays de l'Atlantique au moyen âge, dans Mélanges L. Halphen, 1951, p. 591-593.
page 19 note 4. K. Michaëlsson, Les noms d'origine…, dans Gôteborgs Högskolas Arsshrift, 1950, p. 357-400. L'édition complète des Rôles de taille parisiens par cet érudit fournira, évidemment, d'autres surnoms d'origine méridionaux.
page 19 note 5. Ph. Wolff, Le problème des Cahorsins, dans Annales du Midi, 1950, p. 229-238.
page 19 note 6. Notons un Jean de Cahors à Tours en 1360 (Delaville Le Roux, Registres des comptes municipaux de la ville de Tours, t. I, n° 1 191).
page 20 note 1. R. Boutruche, Anglais et Gascons en Aquitaine du XIIe au XVe siècle. Problèmes d'histoire sociale, dans Mélanges L. Halphen, Paris, 1951, p. 55-60.
page 20 note 2. Voir plus haut. — Ajouter Philippe Langleis (1306-1344).
page 20 note 3. Recogn. feodorum, éd. Bémont, n° 505.
page 20 note 4. Rôles gascons, éd. Bémont, t. II, n° 1 058. — Pinchbeck, comté de Lincoln.
page 20 note 5. Boutruche, R., La crise d'une société. Seigneurs et paysans du Rordelais pendant la Guerre de Cent Ans, Paris, 1947, p. 134–135 Google Scholar, cite, parmi d'autres au nom souvent peu révélateur, les familles Angles (1356-1424) et Londres (1356-1406), un Jean Scot (1392-1438) et un Imbert Escossey, un G. de Horeston, un Jean Salisbury, un Jean Peubretge, un Jean Ychinton. — De nombreuses mentions d'Anglais se trouvent dans le fonds de l'Archevêché aux Arch. dép. de la Gironde.
page 20 note 6. R. Boutruche, Les courants de peuplement dans l'Entre-deux-Mers (XIe-XXe siècles), tiré à part des Annales d'Histoire Économique et Sociale, 1935, p. 4-8.
page 21 note 1. Voir la carte des provinces et localités d'origine des immigrants dressée par R. Boutruche, art. cit., p. 15.
page 21 note 2. Notre liste fondée sur le dépouillement du cadastre, complète celle de R. Boutruche, art. cit., p. 41-42 (notes). Nous n'y avons pas retenu, puisqu'il ne s'agit que du témoignage de la toponymie actuelle, les formes recueillies par ce dernier dans les anciens documents : A Sainton gey (Saint-Florence), A Poitevin (Ruch), Au Breton (Camiac), Limousin (Camiac). On ne peut pas être sûr de Catalogne (Saint-Félix-de-Foncaude) et d'Espagne (Bassens).
page 22 note 1. de Gourgues, A., Dictionn. topogr. du département de la Dordogne, Paris, 1873 Google Scholar, passim.
page 22 note 2. L. Massip, Émigration des Rouergats en Agenais à la fin du XVe siècle et au début du XVIe dans Revue de l'Agenais, 1909, p. 308 et suiv. (d'après des minutes notariales d'Aubin, Aveyron).
page 22 note 3. J. Chaumié, Les commanderies agenaises de Sauvagnas, du Temple de Breuil et leurs dépendances (1235-1550), dans Revue de l'Agenais, 1934, p. 84 (procès de 1493-1498 où les témoins, laboureurs du Temple et des villages voisins, disent être originaires des diocèses cités ci-dessus et installés en Agenais depuis 15 à 30 ans).
page 22 note 4. L. Massip, Toponymie agenqise, dans Revue de VAgenais, 1926, p. 263.
page 23 note 1. Deffontaines, P., Les hommes et leurs travaux dans les pays de la Moyenne-Garonne, Lille, 1932, p. 143.Google Scholar
page 23 note 2. Arch. comm. de Grenade (Haute-Garonne), II-2 (enquête faite à Grenade au sujet de l'exemption de péage et de leude à Verdun).
page 23 note 3. L. De Froidour, Lettres, éd. P. de Castéran, Auch, 1899, p. 12 : « Pour ce qui est de la Serre, j'ay à vous dire quelque chose de plus remarquable, qui est que dans cette extrémité du Languedoc, il y a 250 à 300 ans que quelques gens du pays de Xaintonge sont venus s'y reffugier et y ont fait une petite colonie dans laquelle ils conservent encore leur langage françois… » (1667) — Les villages intéressés sont : Lasserre, Tourtouse, Barjac, Contrazi, Mauvezin, Mérigon (arr. de Saint-Girons). Tourtouse, qui formait la même paroisse avec Lasserre, a conservé des actes paroissiaux depuis 1634 ; Barjac depuis 1689.
page 24 note 1. Enjalbert, H., A travers le Ségala, Rodez, 1950, p. 38–39.Google Scholar