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Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
Un grand nombre d'éditeurs de cartulaires, dans des introductions imitées de celle que Benjamin Guérard avait naguère mise en tête du Cartulaire de Notre-Dame de Paris — l'abbé Métais, par exemple, dans l'introduction du Cartulaire de Notre-Dame-de-la-Roche, du diocèse de Paris — se sont efforcés d'établir, pour le XIIIe siècle, des prix de grains. Mais trop souvent les données qu'ils présentent sont rendues caduques par une regrettable confusion : n'ayant en main que des actes de vente de rentes en grains, ils prétendent en tirer les prix, sur le marché, des diverses quantités de grains. D'Avenel, dans les tableaux du t. II de son Histoire économique de la propriété, des salaires et des denrées, a commis la même erreur en se référant à L'histoire des classes agricoles en Normandie de Léopold Delisle : car Delisle, pour le XIIIe siècle, n'a cité que des prix de grains de rente et l'équivalence qu'il donne par boisseau ne vaut que pour le grain de rente.
Dans cette courte note, dont le seul objet est de dénoncer une erreur d'interprétation bien déterminée, il ne sera naturellement pas fait mention des autres difficultés, très graves, que rencontre l'étude des prix, pour les époques anciennes : appréciation de la valeur métallique des espèces monnayées, équivalence des mesures, etc.
page 552 note 1. Levasseur, dans son Aperçu… de la valeur et du revenu de la terre en France, du commencement du XIIIe siècle, à la fin du XVIIIe avec un appendice sur le prix du froment et sur les disettes, depuis l'an 1200 jusqu'à l'an 1891, a suivi fidèlement d'Avenel et Delisle et, par conséquent, son exposé est entaché de la confusion déjà signalée. Il a également suivi Dupré de Saint-Maur, qui — utilisant, à l'ordinaire, le Traité des fiefs de Brussel — a donné des indications de prix, mais, le plus souvent, sans indication de lieu et, par conséquent, difficilement contrôlables.