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Published online by Cambridge University Press: 30 October 2017
Les idées nouvelles que Mr Benveniste développe sur la structure des mots et des racines de l'indo-européen le conduisent parfois à des trouvailles dont les linguistes ne doivent pas être seuls à profiter. C'est ainsi qu'il vient d'établir que les mots latins aeuum (anciennement aeuus), « âge, temps, éternité », et iuuenis, « jeune », contiennent le même élément radical : une racine indo-européenne * 2ei- ( = *ai-), augmentée du suffixe *-w-, est, en effet, normalement attendue sous deux formes, I 2éi-w- ( = *ai-w-), II *( 2)y-éu- ( = *y-eu-). Or ces deux formes, avec des suffixes divers, expliquent immédiatement l'une aeuum, l'autre iuuenis.
page 289 note 1. Dans Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, t. XXXVIII, 1937, p. 103-112. Le signe 2 représente un élément consonantique qui se combine avec e suivant pour donner a et qui tombe devant consonne
page 290 note 1. Encore ne faut-il pas oublier que, d'après un critérium militaire significatif, le Romain est dit iuuenis ab anno XVII… ad annum XLVI (Avlu-Gelle, X, 28).
page 291 note 1. V, 39-41 : le sacrifice des vieillards restant dans la ville et s'y laissant égorger par les Gaulois, tandis que la jeunesse, retranchée sur le Capitule avec ce qui reste de vivres, sauve l'avenir (…Si militaris iutientus superfuerit imminenti ruinae urbis, facilem iacturam esse seniorum… « pourvu que la jeunesse en âge de servir survécût à la destruction imminente de la ville, l'abandon des vieillards serait chose facile…»).
page 291 note 2. P. 335. Sunt qui dicant post urbem a Gallis liberatam ob inopiam cibatus coeptos sexaginta annomm homines iaci in Tiberim; ex quo numéro unus filii pietate occultatus saepe projuerit [pa)triae consilio sub persona filii. Jd ut sit cognitum, ei iuueni esse ignotum et sexagenariis uita(m) concessa(m) : « Suivant certains, après que Rome eut été délivrée des Gaulois, il survint une famine et l'on se mit à jeter les sexagénaires dans le Tibre. Mais un des vieillards échappa : caché parla piété de son fils, il rendit souvent service à sa patrie en donnant de bons conseils parle canal de son fils. Quand la chose fut découverte, on pardonna Ru jeune homme et on laissa vivre les sexagénaires. » (On sait quelle fortune cette histoire, prise dans Festus ou dans quelque autre auteur, a connue au moyen âge dans la littérature des exempta, puis dans le folklore de l'Europe centrale et orientale : la moitié des versions médiévales, et quelques contes modernes, rapportent formellement l'aventure à Rome. Voir en dernier lieu, F. Paudler, Die Volkserzahlungen von der Abschaffung der Allentôtung dans Folklore Fellows Communications, t. 121, 1937, p. 28-29 et note.
page 292 note 1. Cf. Tite Live, V, 54, 7 et Florus, I, 7.
page 292 note 2. Cf. Pline, Histoire naturelle, XXXV, 108.
page 292 note 3. L'utilisation de cette prophétie par Camille dans Tite Live (l. c.) conseille de comprendre : « ne changerait le site ».
page 292 note 4.
page 293 note 1. Irlandais, oac, ôc ; «jeune » ; gallois : ieuanc ; indo-européen : *yuwn-ko-,
page 293 note 2. Ce deuxième nom, plus énigmatique encore, est sans doute altéré du premier, car le père du héros, Dagda, est le contraire d'un «jeune », et ce n'est pas le père, mais bien le fils, on va le voir, qui, dans l'autre monde, est le type de l'éternelle jeunesse. Opinion contraire, non motivée, dans D'Akbois de Jubainville, Le cycle mythologique irlandais…, p. 273.
page 293 note 3. de oen - « un, unique » et -gus (cf. gallois : -gusi, latin : gusttts) « choix ».
page 293 note 4. Book of Leinster, 319 a, 55.
page 293 note 5. M. S. Eitrem, informé par M. C. Marstrander, a comparé cette légende à celle A'Aun ou Ani, roi d'Upsal dont un vieux texte Scandinave, l‘Ynglingasaga (25), conte qu'il prolongea sa vie plus de deux siècles en sacrifiant à des temps déterminés neuf de ses fils. Voir Eiirem, , Eonig Aun in Upsala und Kronos, Festskrift til Hjalmar Falk (Oslo, 1927), p. 245–261;Google Scholar il y aura lieu de reprendre du point de vue de 1’ « antagonisme réglé » des classes d'âge tout un groupe de légendes Scandinaves, dont celle A'Aun n'est pas la plus caractéristique.
page 293 note 6. Ce qui ne l'empêche pas, bien entendu, de prolonger aussi un mythe saisonnier, sur quoi voir, en dernier lieu, Krappe, A. H. dans Folklore, t. XLVII, 1936, p. 347 CrossRefGoogle Scholar et suiv. ; bibliographie, p. 348, n. 3.
page 294 note 1. Dans Revue celtique, t. XI, 1890, p. 125 et suiv.
page 294 note 2. Book ofLeinster 246 a-b, 247 a. Voir J. Rhys,Lectures… (1888), p. 147 et suiv., etc.
page 295 note 1. Le problème des Centaures (1929); Ouranos-Varuna, (1934); Flamen-Brahman (1935).
page 296 note 1. Dans Mémoires de la Société de Linguistique de Paris, t. XVIII, 1913, p. 310 ; Revue celtique, t. XL, 1923, p. 436. La déformation est un peu plus forte ici : labiovélaire sonore aspirée ; vélaire sourde non aspirée).
page 296 note 2. *ghabh- et *kap-, *ghed- et *ket-, « saisir, tenir »;* dhregh- et *treg[h)-, « courir » : *ghad- et *kad-, « céder, reculer ».
page 296 note 3. gabro- (sonores non aspirées) et *kapro-, «bouc *.
page 296 note 4. *ghebh- et *kep-, « tête ».
page 296 note 5. Parl'intermédiaire et sur réquisition des pontifes, au jour des Lupercales, le iîexetle Flamen remettent aux Luperques les jebrua qui vont servir aux rites violents. Cf. Ovide, Fastes, II, 21-22 : «Pontifices ab Rege petunt et Flamine lanas guis ueteri I ingua Februa nomen erat ».
page 397 note 1. Certains linguistes ont objecté à cette étymologie que les phonèmes latins f initia] et b intérieur peuvent être l'aboutissement non seulement de *gu h- et de *-dhmais de bien d'autres phonèmes indo-européens (quatre pour lat. f- : i.-e. *bh-, *dh-, *ghw-, *dhtv- ; deux pour lat. -b- : i.-e. *-b-, *-bh-) : par conséquent *gn hedhrivo- n'est qu'un des quinze prototypes indo-européens théoriquement possibles de lat. februo-. Certes. Mais l'indétermination n'est telle que si l'on se refuse à tenir compte des sens. Une indétermination théorique toute semblable n'empêche pas les linguistes de reconnaître dans le latin fiber, feber « castor » l'équivalent du gaulois bebro- (français bièvre), du comique befer, de l'irlandais beabhar, du lituanien bêbrus et du vieux-slave bobru « castor », c'est-à-dire d'extraire du grand nombre de prototypes possibles de feberle seul qui permette de le rapprocher des mots celtiques et balto-slaves (Hhebhro-, cf. *bhebhru-) : l'identité des sens leur paraît, avec raison, un motif de choix suffisant. II en est de même dans le cas du latin februo-, avec cette différence que le « castor » se nomme exhaustivement d'un seul mot et se reconnaît d'un regard, ce qui donne aux linguistes l'impression rassurante d'un concept simple et concret, tandis que les « confréries d'hommes-bêtes, à initiation ,.à déchaînement périodique (etc., etc.,) » ne peuvent être caractérisées que par une longue description. de telles confréries n'en sont pas moins un «fait », un organe précis, à peu près constant chez les peuples demi-civilisés.
page 298 note 1. Article cité, p. 108.
page 298 note 2. Valère Maxime, II, 2 : equestris uero ordinis iuuentus… ; cf. les expressions de Plutarque, Vie de Romulus, 27 : …; équités et iuuenes sont d'ailleurs, à Rome, deux notions presque équivalentes.
page 298 note 3. Ovide, Fastes, II, 365.
page 298 note 4. , Plutarque, Vie de Bomulus, 38. Numa, organisateur du flaminat, sera au contraire le » vieux » par excellence.
page 299 note 1. Hantés Amsoreay, 1905, p. 158.
page 299 note 2. On ne peut certes définir exactement les conditions dans lesquelles l'arménien représente par -g- et non par -v-(-w) un ancien *-w- postvocalique, mais les exemples certains de ce traitement sont nombreux et variés, et en particulier il s'observe au contact de *-y- (Meillet, Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique, 2e édition, 1936, p. 50, ne cite pas les quatre meilleurs) ; d'autre part la diphtongue *ai se conserve sous la forme ay (arm. ayc « chèvre » = grec aîy-) ; enfin l'arménien, à la différence de la plupart des langues indo-européennes, dargit volontiers en ud'anciens thèmes en *-W- (kov, gén. kov-u « vache », — mot qui, avec -g- au lieu de -va donné le dérivé kog-i « beurre » ; areiv « soleil » — alternant avec areg- — est de même un thème en -u-, alors que le sanscrit a ravi- « id » ; natv « vaisseau », cop « mer » sont aussi des thèmes en -u-) ; ayg dérive donc correctement de *aiw-u- (ou de *aiw-o-).
page 299 note 3. Areive hay êogovrtagan haivadkin mêâ dans Hantés Amsoreay, revue des Mékhitharistes de Vienne, 1929 (notamment col. 649-450 et 752-753 sur la question traitée ici).
page 299 note 4. G. A., article cité, col. 732, n. 104, sur la substitution probable de l'actuel arewakali ïam, «l'office de l'Aube », à une liturgie païenne.
page 299 note 5. Azkakragan hantés dans Revue ethnographique arménienne, t. II, p. 216, 218…, et t. XVII, p. 94.
page 299 note 6. Voir la tradition citée par G. A., article cité, col. 649, n. 96.
page 299 note 7. Hayoc patmutitvn (Tiflis, 1917), p. 348.
page 299 note 8. Vaspurakan (Tiflis, 1911), p. 44.
page 300 note 1. Ouv. cité, p. 39.
page 300 note 2. Cf. l'épithète homérique de l'Aurore, « l'Aurore aux doigts de rose ».
page 300 note 3. H n'y a aucune raison de renoncer à cette étymologie, voir Benveniste, dans Revue des Etudes arméniennes, t. X, 1930, p. 84.Google Scholar
page 300 note 4. Rôkr rôkra «ténèbres des ténèbres », Hyndloljoth, 1, 3.
page 300 note 5. Le rogna rôkr « le crépuscule des dieux, la fin du monde », Lokasenna, 39, 4.
page 300 note 6. HelgakviàXia Hjôrvardhssonar, 35, 1.
page 301 note 1. Srwancteanc, Mananay (la Manne) p. 87 ; Azkakragan Hantéês, t. X, p. 198 ; cf. G. A., article cité, col. 648, n. 89. Cf. les noms secondaires du « jour » c-erek (m. à m. « jusqu'au soir ») et de la nuit c-ayg (m. à m. « jusqu'à l'aube »). Voir aussi notre étude Le plus vieux nom arménien du « jeune homme » dans le Bulletin de la Société de Linguisique, octobre 1938.