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Féodalité, Vassalité, Seigneurie : A propos de quelques travaux récents

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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Féodalité : le mot est solidement ancré dans l'usage ; il avait, dès les Cahiers de 1789, il possède de nos jours encore — associé à l'ordinaire, dans cet emploi, aux épithètes plus modernes de « financière » ou d’ « industrielle » — une valeur émotive certaine. De son histoire exacte, cependant, nous ne savons à peu près rien. C'est le sort commun de notre vocabulaire historique le plus habituel. Incontestablement, dans le sens élémentaire de «relatif à un droit de fief » (feodum), l'adjectif latinisé feodalis remonte au plein moyen âge et sa transcription française n'est sans doute pas beaucoup plus jeune. Mais le véritable problème n'est pas là : ce qu'il faudrait déterminer, c'est le moment où, pour nommer tout un régime social, on a commencé à parler soit de féodalité, soit, plus souvent peut-être et plus tôt, avant que la mode des substantifs abstraits ne se fût répandue, de « système » ou encore, comme Voltaire, de « gouvernement » féodal.

Type
Du Passé au Présent: A Travers Livres et Revues
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1931

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References

page 246 note 1. Febvre, Cf. Lucien, Civilisation, évolution d'un mol et d'un groupe d'idéesdans Centre International De Synthèse. Première Semaine internationale de Synthèse, fasc. 2, Civilisation, Paris, 1930 Google Scholar.

page 247 note 1. Wesen und Verbreitung des Feudalismus. Berlin, de Gruyter, 1929 ; gr. in-8°, 29 p. Sonderausga.be aus der Sitzungsberichten der preussischen Ahademie der Wissenséiaften, Phil-Hist. Kl., 1929, XX).

page 249 note 1. Cf. Annales, t. II, 1930, p. 136. Je m'abstiendrai de revenir ci-dessous sur les observations, si instructives, de Mr Asakawa touchant l'origine de la seigneurie japonaise (sfto) ; je les ai déjà analysées dans ce précédent compte rendu.

page 249 note 2. The documents of Iriki, illustrative of the development of the feudal instituiions of Japan. New Haven, Yale Universlty Press, 1929; in-8°, xvi-443-142 p. 3 cartes (Yale Historical Publications, Manuscripts and edited texts, X).

page 251 note 1. Moyen-latin Feudum, fr. Fief dans Donum Natalicium Schrijnen, 1929 ; p. 447-452.

page 252 note 1. Depuis quand a-t-on pu, en France, être vassal de plusieurs seigneurs ?dans Mélanges Paul Fournier, 1929 ; p. 261-270.

page 252 note 1. Le « service » annuel en deniers des fiefs de la région angevine dans Mélanges Paul Fournier; p. 143-151.

page 253 note 1. Coliberti ou Culverts, essai d'interprétation des textes qui les concernent IXe-XIIe;siêetes), Limoges, 1926.

page 253 note 2. Essai de solution du problème des Coliberti dans Mélanges Paul Fournier, 1929 ; p. 725-733.

page 253 note 3. Les « colliberti » : étude sur la formation de la classe servile dans Revue historique, t . CLVII, 1928.

page 254 note 1. Coliberti ou Culverts, réponse à diverses objech'ons. Limoges, Guillemot et de Lamothe, n-8°, 37 p.

page 254 note 2. La commendise personnelle dans Mélanges Paul Fournier, 1929 ; p. 609-614.

page 255 note 1. J. Depoin, Liber tesiamenlorum sancti Martini, n° LV et Recueil de Chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, t. I, n° i l l (1106-H13).

page 255 note 2. Bibl. Nat., nouv. acqu.fr., 9654, fol. 91, ‘s. d. ; Arch. DU Loiret, A 1095 (1209, 30 mai) ; H 302, p. 195 (1204) ; Bibl. Nat., Baluze 78, fol. 118 (1150) et 134 (1213, mai).

page 255 note 3. C. Chevalier, Cartulaire de l'abbaye de Noyers dans Mém. de la Soc. archéolog. de Touraine, t. XXII, n° CXCVIII (vers 1080-vers 1110).

page 255 note 4. A. Molinier dans Histoire de Languedoc, t. VII, p. 166 (les textes cités devraient être soumis à un examen attentif). Cf. A. Molinier, Correspondance administrative d'Alphonse de Poitiers, t. I, n°s 742 et 1206.

page 255 note 5. M. Quentin, Cartulaire général de V Yonne, t. I I , n° Cil.

page 255 note 6. J. Depoin, Liber tesiamenlorum sancti Martini, n° LXVI, et Recueil de chartes, t. J, n° 89). Cf. Petot, p. 613, n. 22.

page 255 note 7. Aussi bien quelques grands seigneurs — le chapitre de Chartres, par exemple, ou l'abbaye de Saint-Bertin — avaient, eux aussi, des dépendants volontaires, qu'on appelait « avoués » : sous un autre nom, c'était, si je ne me trompe, exactement la même institution que la commendise. Cl. Coopland, G. W., The abbey of St. Berlin, 1916, p. 110 (Oxford Studies in social and légal history Google Scholar, t. IV ).

page 256 note 1. Las clases serviles bajo la raonarquia visigoda y en los estados cristianos de la reconquista espanola. Barcelone, Bastinos de José Bosch, 1928 ; in-12, 161 p.

page 256 note 2. Quoi qu'en pense Mr Puigarnau, l'existence de quelques esclaves de religion chrétienne, en Catalogne, ne prouve nullement celle d'esclaves de sang indigène. Car ces chrétiens — comme l'indique le texte même d'une charte citée par Mr Puigarnau — étaient, selon toute apparence, des «baptisés », qui, selon un usage très général dans les pays méditerranéens, une fois admis dans la communion catholique, n'en demeuraient pas moins privés de la liberté ; l'Église défendait qu'on réduisît ses fidèles en esclavage, mais n'exigeait pas l'affranchissement de ses nouveaux enfants, païens au temps de leur réduction en servitude, non plus que celui de leurs descendants. Cf. Annales, 1.1, 1929, p. 91 et suiv. (à propos de la Sicile). Notons, à ce propos, que Mr Puigarnau parait ignorer l'article de A. Brutails, Étude sur l'esclavage en Roussillon dans Nouvelle Revue Historique de Droit, 1886, et les recherches de M. Kowalewsky sur l'esclavage catalan (Die ôftonomwche Enlmcklung Europas, t. IV).

page 257 note 1. Der Adel in Dithmarschen dans Jahrbuch des Venins fur Dithmarscher Landeskunde, t. IX, 1929, p. 1-102. Le même volume contient une étude du Dr Theodob Constabei. sur le « droit des digues » (Das Deichrecht Siïddithmarschens) qui prête à d'intéressantes comparaisons avec les institutions analogues d'autres «pays-bas ». Cf. sur le Dithmarschen, mon Bulletin d'histoire d'Allemagne dans Revue Historique, t. CLXIII, 1930, p. 365.

page 258 note 1. Les classes rurales dans la région marnaise au moyen âge (jusqu'en 1328). Saint- Dizier, André Brulllard, 1929 ; in-8°, 129 p., plus IV p. d'errata (extrait des Mémoires de la Société des Lettres, des Sciences, des Arts, de V Agriculture et de l'Industrie de Saint-Dizier, tt. XXI).

page 258 note 2. Les livres essentiels de M’ P. Viard sur la dlme sont ignorés. Un coup d'oeil jeté sur mes Bois et serfs eût appris à M11” Maillart l'existence de collecteurs royaux des mainmortes dans la « région marnaise » et d'une campagne d'affranchissement qui intéressa la même région.

page 259 note 1. Reims, L. Michaud, 1930 ; in-8°, 91 p. (extrait des Travaux de l'Académie Nationale de Reims, t. CXLII).

page 259 note 2. La taille fait depuis plusieurs années l'objet d'études entreprises, avec une rare largeur d'information, par un des meilleurs médiévistes américains, Mr Cabl Stephenson. En attendant le livre d'ensemble, que Mr Stephenson nous a promis et que nous voudrions prochain, voici, de cet auteur, sous le titre Taxation and représentation in the middle âges (Cambridge, Mass., Houghton Mifflin Cy, 1927; in-8°, 21 p . ; reprinted from Haskins Annivereary Kssays), un nouveau travail, un peu imprécis, peut-être, dans certaines de ses conclusions, mais riche, comme àl'ordinaire, en renseignements utiles et en vues suggestives. Il concerne cette fois, à vrai dire, surtout les institutions politiques. Mais on y relèvera plus d'une indication précieuse pour l'histoire de la société médiévale. A juste raison, Mr Stephenson rejette la théorie, radicalement démentie par les faits, qui dans la taille voit une charge spécifiquement servile. Mais pourquoi écrire que la faculté d'exiger cette redevance était « un vague pouvoir, largement généralisé par la féodalisation de la société » (p. 302) ? Ce « pouvoir » me paraît, au contraire, une forme du droit que tout supérieur avait de réclamer leur « aide » à ceux qui dépendaient de lui, — droit susceptible d'applications multiples mais qui, dans son principe, n'avait rien de « vague » ni d'obscur.

page 259 note 3. Il convient de signaler ici la publication d'un recueil documentaire qui intéresse au premier chef l'histoire des institutions seigneuriales : le t. II du Recueil des chartes de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés des origines au début du XIIe

page 260 note 1. siècle, préparé par le regretté René Pocpardin, définitivement mis au point par A. Vidieb — lui aussi, disparu trop tôt — et par LÉON Levillain (Paris, Champion ; in-8°, 256 p. ; Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France). Sans doute un dernier fascicule nous apportera-t-il un index. A quand, maintenant, le recueil des chartes de Saint-Denis ?

page 260 note 1. English manorial forms dans The American historical Review, t. XXXIV, 1928- 1929, p. 724-739.

page 260 note 2. Mr José Mr Ramos Y Loscertales a étudié, avec beaucoup de soin et d'intelligence, la formation d'une grande seigneurie d'Église dans l'Aragon du XIe siècle: La formation del dominio y los privilegios del monasterio de San Juan de la Peûa entre 1035 y 1094, Madrid, Tipografia de Archivos, 1929 ; in-8°, 107 p. Une grande partie du travail a dû être réservée à la critique des documents. Mais, dans les dernières pages, on recueillera beaucoup d'indications historiques d'un vil intérêt, notamment sur les droits de pâturage.