Le concept de race a oscillé dès l'origine entre la sphère politico-sociale et la biologie. Si les perspectives sociales ont été dominantes dans la seconde moitié du XXe siècle, une nouvelle forme de naturalisation semble émerger à l’ère de l’épigénétique. Dans cet article, je montre que la conception épigénétique de la race rappelle d'anciennes perspectives externalistes et engage à articuler naturalisme, environnementalisme et constructivisme biosocial. Je souligne qu'elle fait apparaître la race comme une propriété relationnelle, plastique et accidentelle, et les groupes raciaux comme des constructions bio-sociales historiquement contingentes.