Près de la moitié du bassin versant de l'Ardières (affluent de la Saône) est occupée par la culture de la vigne induisant dans le cours d'eau une pollution diffuse par les eaux de ruissellement. L'étude a pour but de déterminer la qualité biologique de cette rivière et plus spécifiquement de caractériser l'impact des traitements viticoles (herbicides, fongicides, insecticides) sur les peuplements benthiques. Quatre stations d'étude sont réparties sur le cours d'eau en fonction des sources de pollution : une station de référence : station 1, une station hors vignoble mais à l'aval d'un effluent de papeterie : station 2 et deux stations dans la zone viticole à l'aval d'affluents traversant également le vignoble : stations 3 et 4. La richesse taxonomique et les indices biologiques diminuent fortement dans la zone aval soumise aux pollutions diffuses. La structure des peuplements d'invertébrés (98 taxons) a également été étudiée au moyen d'une analyse factorielle des correspondances et d'une classification ascendante hiérarchique. Quatre groupements faunistiques ont ainsi pu être distingués : — le premier (A) renferme les taxons rencontrés sur le cours supérieur de l'Ardières (stations 1 et 2) dont les effectifs diminuent sur la station 2 (Heptageniidae, Elmidae, Gammaridae...) ; — le deuxième (B) comprend les taxons propres à la station de référence. Des taxons permettent de définir le niveau typologique du secteur (B3 : Baetis alpinus, Drusus annulatus, Rhyacophila tristis). D'autres très sensibles à la pollution (Epeorus torrentium, Ecdyonurus sp., Allogamus auricollis, Micrasema moestum...) soulignent la bonne qualité biologique de ce secteur ; — le troisième (C) englobe les taxons inféodés à la station 2, confirmant le caractère organique dominant de la perturbation de ce secteur (Halesus radiatus, Habrophlebia sp., Dasyhelea...) ; — le quatrième (D) est représenté par les taxons communs à tout le cours d'eau (Hydropsyche angustipennis, Baetis rhodani, Baetis fuscatus, Ephemerella ignita, Simuliidae, Chironomidae...). L'étude de la structure des peuplements à l'aide de courbes richesse spécifique-abondance permet une caractérisation des effets des différents types de pollution rencontrés sur les biocénoses en place.